Synopsis du film : Rien n’est ce qu’il semble être lorsqu’un coup d’un soir tordu se transforme en une série de meurtres vicieux perpétrés par un tueur en série.
Ressenti : Le thriller de J.T. Mollner Strange Darling un thriller de tueur en série à la fois conscient et nerveux est tellement fier de sa propre ingéniosité qu’il ne s’arrête jamais pour réfléchir à ce qu’il essaie vraiment de communiquer.
Au bénéfice du doute, Mollner était peut-être si fier du rebondissement qu’il a trouvé pour ce film qu’il n’a pas vu que le scénario qu’il avait créé soutenait les stéréotypes misogynes des femmes comme des personnes de sang-froid manipulatrices et indignes de confiance qui prennent plaisir à éliminer les hommes bons pour s’amuser. (Je m’excuse d’en dévoiler trop, mais il serait impossible de discuter des défauts de ce film sans au moins faire allusion à sa seconde moitié). La manière dont cette découverte est transmise implique que ses sous-entendus les plus offensants sont véritablement involontaires. Cependant, cela ne diminue pas le facteur de dégoût de leur arrière-goût.
Strange Darling bénéficie d’un laissez-passer parce qu’il semble vraiment penser que ses subversions sont libératrices. Il semble inconscient des conséquences de la manière précise dont il subvertit les attentes du public. Ses intentions et ses perturbations sont claires. Pour résumer, il y a quelques frissons en surface le long de la route mais ce n’est pas très profond. Une grande partie de ce plaisir provient de l’actrice Willa Fitzgerald qui se donne à fond dans les brusques changements d’humeur et d’effets de son rôle non identifié. Elle lui confère plus de profondeur et d’individualité qu’elle ou son auteur ne le méritent vraiment. C’est une performance intrépide mais elle est gâchée par ce film chic mais en fin de compte narcissique et vaniteux.
En ce qui concerne la décadence, Strange Darling a été filmé sur une pellicule 35 mm étonnante et colorée. Mais il ne peut pas se contenter de laisser sa magnificence visuelle s’imposer d’elle-même et commence par un carton-titre qui fait froid dans le dos : « entièrement tourné sur pellicule 35 mm ». (Il aurait dû dire « tourné entièrement en 35 mm par Giovanni Ribisi », puisque l’acteur, bien connu pour son travail s’occupe admirablement des tâches de directeur de la photographie du film. Quel retournement de situation). Ed Begley Jr. et Barbara Hershey jouent de charmants seconds rôles celui d’un couple âgé qui accueille un intrus dans sa maison. Fitzgerald est un acteur captivant dans ce film, mais il y a aussi d’autres performances intéressantes comme les scènes de poursuite et d’action passionnantes et le sang convaincant.
Tarantino est connu pour son utilisation de cascades nostalgiques. Il est également difficile de surestimer l’impact de ce réalisateur sur le travail de Mollner qu’il s’agisse des plaisanteries pleines d’esprit ou du cadre non chronologique. Parodie à l’intérieur d’un pastiche, « Strange Darling » explore les raisons pour lesquelles un film présentant tant d’aspects positifs peut finalement s’avérer si insatisfaisant. Il subvertit les clichés non pas parce qu’il a quelque chose à dire sur la signification de ces clichés ou sur la façon dont ils se manifestent dans la vie réelle mais plutôt parce qu’il s’agit d’une manœuvre intelligente. Bien qu’il passe beaucoup de temps à discuter de ces sujets, il n’apporte aucun éclairage nouveau sur les relations hommes-femmes, la violence sexiste ou la sublimation de la violence par la sexualité. Lorsqu’on lui fait passer un test de Rorschach, il ne perçoit qu’une tache d’encre.