Synopsis : Un an après la mystérieuse disparition de sa sœur Mélanie, Clover et ses amis se rendent dans la vallée reculée où elle a disparu pour chercher des réponses. Alors qu’ils inspectent une auberge de jeunesse abandonnée, ils se retrouvent traqués par un tueur masqué et horriblement assassinés un par un… mais se réveillent ensuite et se retrouvent au début de la même soirée. Piégés dans la vallée, ils sont forcés de revivre ce cauchemar encore et encore – mais à chaque fois, la menace du tueur est différente, et chaque version est plus terrifiante que la précédente. Alors que l’espoir s’amenuise, le groupe comprend qu’ils n’ont qu’un nombre limité de vies, et que leur seule chance de s’en sortir est de survivre jusqu’à l’aube.
Ressenti : Dix ans après son jeu vidéo original, l’adaptation de « Until Dawn » par Sony n’est pas optimale. Pour y parvenir, le studio a dû agir plus rapidement en adaptant son jeu PlayStation populaire de 2015 au cinéma idéalement, lorsqu’il avait encore la possibilité de confier à Hayden Panettiere et Rami Malek le rôle des adolescents en capture de mouvement qu’ils incarnaient à l’époque.
Le jeu original « Until Dawn » se concentre sur un groupe d’amis en deuil, hantés par une entité inconnue dans un chalet d’hiver. Il propose plusieurs fins, décidées par les joueurs mais le jeu possède également une narration saisissante qui pourrait susciter la nostalgie des joueurs au box-office. En théorie. L’interprétation de « Until Dawn » par le réalisateur David F. Sandberg présente quelque chose de particulièrement inhabituel avec un style plus excentrique que ce que presque tous les films d’il y a dix ans auraient tenté.
Écrit par Gary Dauberman et Blair Butler, ce spin-off « indépendant » évolue dans le même univers que le jeu mais s’éloigne tellement du contenu original que le titre est totalement injustifié. C’est un nouveau revers pour l’image de Sony, un conglomérat hollywoodien cupide. Cependant, c’est aussi une épreuve créative ponctuée d’éclats d’humour surprenants et captivants… même si ce n’est pas forcément intentionnel.

Nous retrouvons nos héroïnes, pourtant si ordinaires au terme d’un voyage atypique. Clover (Ella Rubin) a perdu sa mère d’un cancer l’année précédente. Peu après, sa sœur, Melanie (Maia Mitchell) a disparu. Notre personnage principal, empli de nostalgie et ses compagnons cherchent des indices au bord d’un gouffre mystique appelé Glore Valley. Même en s’occupant de Clover, la médium Megan (Ji-young Yoo), l’amoureux Max (Michael Cimino), la déterminée Nina (Odessa A’zion) et le vaniteux Abe (Belmont Cameli) finiront par regretter d’avoir visité cette attraction routière, à plusieurs reprises.

Nous découvrons que cette région aride est une ancienne colonie minière. En errant sur un parking en gravier, il est évident que les nouveaux venus se démarquent. Un sinistre pompiste, incarné par l’emblématique Peter Stormare, issu des films et des jeux vidéo, les alerte rapidement des nombreuses menaces obscures qui pèsent sur la région. Immédiatement identifiable par les fans de « Until Dawn » sous les traits du Dr Alan J. Hill, la présence de l’acteur marque le premier signe que quelque chose cloche vraiment dans cette comédie dramatique, par ailleurs totalement banale. Vous savez, à part la froide séquence de poursuite ouverte ou s’échappe d’un vide obscur, fuyant une créature et un tueur masqué tout en criant désespérément : « NON ! JE NE PEUX PAS MOURIR… UNE FOIS DE PLUS. » Une fois de plus ? Aïe.
L’adaptation cinématographique de « Until Dawn » a été promue en mettant en avant son prétendu « retournement » temporel, ce qui pourrait bien être la plus grande erreur de Sony. Les affiches habituelles des personnages représentent Clover dans de multiples scénarios destructeurs comme si elle était constamment confrontée à sa propre mort. Ce destin semble terrifiant, sans aucun doute (consultez « Happy Death Day » de Christopher Landon pour plus de détails) et cette idée enrichit considérablement le film. Avec un livre d’or d’hôtel hanté comme point de sauvegarde et un chronomètre en forme de crâne doré qui compte chaque nuit leur temps de survie : le groupe affronte une vague d’ennemis avec des résultats hilarants. Néanmoins, du début à la fin, le récit de Sandberg interprète mal son matériau source, ne saisissant pas pourquoi « Until Dawn » était si agréable.


Créée par le développeur Supermassive Games, cette expérience « choisissez votre propre cauchemar » est souvent appréciée en multijoueur. Elle vous permet, à vous et à vos amis, d’incarner un ensemble complet de personnages classiques du genre, chacun ayant ses propres défis, avantages de survie et traits de personnalité. Une part importante du défi consiste à prédire la fin de votre personnage préféré suite à vos choix. Contrairement à des jeux classiques comme Pac-Man ou Mario, les personnages de « Until Dawn » ne reviennent pas. Cela a accru les enjeux du jeu, le rendant beaucoup plus dramatique. Cependant, le film adopte une approche contrastée, découvrant des moyens toujours plus créatifs pour rendre misérables ses victimes aux prises avec des conflits métaphysiques.


Coincé entre « La Cabane dans les bois » et l’énigmatique « Serenity », « Until Dawn » tente à plusieurs reprises d’être une comédie d’horreur percutante parfois efficace, d’autres moins mais s’avère plus agréable à regarder comme une parodie complète. Si telle était l’intention, un titre plus approprié aurait pu être « Jeu vidéo : Le film d’horreur » (ou peut-être « Film d’horreur : Le jeu vidéo : Le film d’horreur ? »). Un titre introspectif et original, capable à la fois de préparer le spectateur au chaos absurde qui l’attend et de promouvoir les scènes les plus populaires de ce film déroutant comme étant « camp ».

