Contenu de l'article
- 1 Introduction
- 2 L’âge d’or du slasher : les années 1970-1980
- 3 Le déclin des années 1990
- 4 Renaissance méta et postmoderne : les années 1996-2000
- 5 Les années 2000 : déclin et mutation
- 6 Reboots et remakes
- 7 Les années 2010-2020 : hommage et hybridation
- 8 Aujourd’hui et demain (2020s)
- 9 Tendance actuelle
- 10 Conclusion
Introduction
Le slasher est un sous-genre du film d’horreur centré sur un tueur souvent masqué ou difficilement identifiable qui assassine un groupe de personnages, généralement avec une arme blanche. Souvent catalogué comme du cinéma de série B, le slasher a pourtant profondément marqué la culture populaire. Son évolution, de ses débuts sanglants dans les années 1970 à sa réinvention moderne, raconte aussi l’histoire de l’horreur au cinéma.
Les origines : avant 1970
Avant que le terme “slasher” ne s’impose, plusieurs films posent les bases du genre :
“Psychose” (1960) d’Alfred Hitchcock : Norman Bates et sa célèbre scène de douche marquent les esprits et introduisent le tueur psychologiquement perturbé.
“Peeping Tom” (1960) de Michael Powell : souvent cité comme le premier véritable slasher psychologique.
“Massacre à la Tronçonneuse” (1974) de Tobe Hooper : bien que plus proche du survival horror, il introduit Leatherface et la violence brutale caractéristique du genre.
L’âge d’or du slasher : les années 1970-1980
“Halloween” (1978) : Le déclencheur
Réalisé par John Carpenter, Halloween introduit Michael Myers, tueur silencieux et masqué qui pourchasse une baby-sitter incarnée par Jamie Lee Curtis. Le film fixe plusieurs codes :
- Le tueur masqué, presque invincible
- La “final girl” : jeune femme vertueuse qui survit
- Des meurtres graphiques, souvent suggérés plus que montrés
- Une bande-son stressante, synthétique

“Vendredi 13” (1980) : L’industrialisation du slasher
Sean S. Cunningham capitalise sur le succès de Halloween avec Friday the 13th. Jason Voorhees (et sa mère dans le premier opus) devient une icône. Le film accentue la dimension “body count” (nombre de victimes) et joue sur les codes du camp d’été, de la jeunesse débauchée et de la punition par le meurtre.

Autres franchises majeures
“Freddy – Les Griffes de la nuit” (1984) de Wes Craven : Freddy Krueger tue dans les rêves, apportant une touche surnaturelle au genre.
“Chucky” (1988) (Child’s Play) de Tom Holland le jouet possédé amène le slasher dans le monde de l’horreur comique.
“Hellraiser” (1987) de Clive Barker bien qu’un peu à part, il joue sur le sadisme et la violence graphique.
Cette période voit la prolifération de slashers à petit budget, souvent avec des titres provocateurs, des suites nombreuses, et des formules répétitives.
Le déclin des années 1990
À la fin des années 80, le public se lasse. Les slashers deviennent prévisibles, parodiques, voire ridicules. L’abondance de suites (Halloween 5, Jason Takes Manhattan, etc.) dilue l’impact initial. Les censeurs se montrent plus stricts, et l’intérêt du public se tourne vers le thriller psychologique ou l’horreur surnaturelle.
Renaissance méta et postmoderne : les années 1996-2000
“Scream” (1996) : La méta-révolution
Wes Craven, déjà responsable de Freddy revient avec Scream, écrit par Kevin Williamson. Le film joue avec les codes du genre, les cite, les critique, tout en les respectant.
- Les personnages connaissent les règles du slasher (ne jamais dire “je reviens tout de suite”, ne pas faire l’amour, etc.)
- Le tueur Ghostface devient iconique
- L’humour et l’ironie postmoderne revitalisent le genre

Ce renouveau entraîne une vague de néo-slashers :
“Souviens-toi l’été dernier” (1997) de
“Urban Legend” (1998)
“Cherry Falls” (2000)
Les années 2000 : déclin et mutation
Retour du gore : le “torture porn”
Bien que les slashers purs reculent, certains films empruntent leurs codes tout en augmentant le niveau de violence :
“Saw” (2004) de James Wan : pièges mortels, psychologie tordue
“Hostel” (2005) d’Eli Roth : tourisme et torture
“Wolf Creek” (2005) de Greg McLean : tueur dans l’outback australien
Le tueur n’est plus une figure masquée mais un sadique souvent réaliste.
Reboots et remakes
Hollywood tente de relancer les franchises avec des reboots :
Halloween (2007) de Rob Zombie
Vendredi 13 (2009) de Marcus Nispel
Freddy : Les Griffes de la Nuit (2010) de Samuel Bayer
Ces films modernisent les effets spéciaux mais perdent souvent l’esprit original, divisant les fans.
Les années 2010-2020 : hommage et hybridation
Le slasher revient sous des formes hybrides ou autoréflexives :
“You’re Next” (2011) de Adam Wingard : home invasion + slasher
“The Final Girls” (2015) de Todd Strauss-Schulson : parodie touchante d’un film de slasher dans un slasher
“Terrifier” (2016) de Damien Leone : Un nouveau venu Art le clown dans un style Gore
“Happy Birthdead” (2017) de Christopher Landon : boucle temporelle + slasher
“Freaky” (2020) de : échange de corps façon Freaky Friday entre une ado et un tueur
Parallèlement, la série Scream sur MTV (2015-2019) et les nouveaux films Halloween de David Gordon Green (2018, 2021, 2022) relancent les franchises classiques avec plus de budget et de sophistication.
Aujourd’hui et demain (2020s)
Slasher et plateformes
Avec l’essor des plateformes comme Netflix, Prime Video ou Shudder, le slasher devient plus international et diversifié :
“Fear Street” (2021) de Leigh Janiak : trilogie Netflix inspirée de Scream et Friday the 13th
“Massacre à la tronçonneuse” (2022) de David Blue Garcia : reboot de la franchiseet le retour de Leatherface
“Totally Killer” (2023) de Nahnatchka Khan : voyage dans le temps et hommage aux années 80
Tendance actuelle
- Plus d’inclusivité (personnages LGBTQ+, diversité raciale)
- Tueur parfois remplacé par des entités ou forces sociales (ex. “horror social”)
- Réintroduction du style “giallo” italien (ex. Last Night in Soho)
Conclusion
Le slasher a évolué au fil des décennies, de simple jeu sanglant à réflexion sur la société, les genres, et la peur. Malgré des hauts et des bas, il reste un miroir populaire de nos angoisses collectives. Loin d’être mort, le slasher se réinvente constamment, trouvant un nouveau souffle à chaque génération.