Critique de film : Smile 2 (2024)

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Synopsis : Sur le point d’entamer une tournée mondiale, la sensation pop Skye Riley commence à vivre des événements de plus en plus terrifiants et inexplicables. Accablée par l’escalade des horreurs, Skye est forcée de faire face à son passé.

Ressenti : Si Le Smile de 2022 a fait sourire quelqu’un, c’est bien Parker Finn cinéaste débutant qui a fait d’un film d’horreur simple mais puissant sur une force maléfique souriante un succès au box-office qui a rapporté près de 217 millions de dollars. Il n’est donc pas surprenant qu’on lui ait proposé d’écrire une suite plus importante et plus richement équipée qui poursuit la campagne de possession du démon souriant et se déroule six jours après l’original.

Il serait logique qu’une suite d’horreur soutenue financièrement s’appuie sur son concept original en approfondissant une mythologie à laquelle le premier film n’a fait qu’allusion et en introduisant de nouveaux concepts pour maintenir l’intérêt. Finn, cependant adopte une stratégie différente. Le scénariste/réalisateur choisit d’utiliser ce qui est en fait une rediffusion de la formule du film original mais vue sous un angle différent ne voulant pas démystifier sa créature souriante. Cette suite s’attaque à la célébrité contemporaine et au regard dur et sans complaisance de l’opinion publique, alors que le démon au ras des pâquerettes du premier film mettait en scène une psychologue aux prises avec son propre esprit dans une analyse directe mais résolument effrayante de la santé mentale et des ramifications des traumatismes.

Miles Gutierrez-Riley, Rosemarie DeWitt
et Naomi Scott dans le film Smile 2 (2024)

Après un prologue incroyablement puissant qui relie les deux films, Smile 2 ne perd pas de temps pour montrer son budget plus important. Il inclut une brève apparition de Drew Barrymore avant de nous plonger dans l’univers très pailleté de la sensation pop Skye Riley, brillamment interprétée à la fois devant et derrière la caméra par la princesse Jasmine Naomi Scott et l’ancien Power Ranger rose. Un an après que sa consommation de drogue et d’alcool a atteint son paroxysme lors d’un accident de voiture mortel qui l’a laissée avec des blessures internes et externes, Riley est sur le point d’entamer une grande tournée. Cependant, elle commence à voir des visages rictus aux yeux morts partout où elle va après avoir vu son dealer se pulvériser le visage avec un poids d’altère. Ces visages sont bien plus terrifiants que les regards d’affirmation flagorneurs auxquels elle est habituée.

Cette fois-ci, le sourire a deux faces : Riley, qui se remet encore de son propre traumatisme est obligée de faire bonne figure et d’agir à la demande – « lumières, caméra, sourire » – malgré les coûts émotionnels et physiques, sanglotant en coulisses et s’arrachant frénétiquement des touffes de cheveux. L’effritement de Riley qui s’ensuit est publiquement angoissant car ses nerfs étant encore plus mis à rude épreuve par des images de plus en plus terrifiantes qui rendent plus difficile la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.

Lukas Gage dans le film Smile 2 (2024)

Finn peut s’amuser avec toutes sortes de choses, des séances de photos avec prise et sourire aux fans cinglés en passant par les assistants lèche-bottes, les divas et les harceleurs de célébrités (les ordonnances restrictives ne sont pas d’une grande aide lorsque votre poursuivant est un démon meurtrier). C’est une toile appropriée dans un monde où les faux sourires sont la norme. C’est un exemple extrême pour quiconque s’est déjà demandé quel type de pression peut pousser un artiste à péter les plombs ou se suicider. Cependant, la durée de plus de deux heures prive la discussion d’énergie et l’entraîne à un point où l’économie aurait pu mieux fonctionner même si elle est indubitablement tranchante (comme le sont les couteaux et les morceaux de verre tranchants).

Les frayeurs, en revanche sont utilisées avec parcimonie, Finn s’appuyant à nouveau sur un lent sentiment de malaise général entrecoupé d’une variété de scènes d’horreur corporelle en gros plan, graphiques et inconfortables (des fractures aux mâchoires disloquées en passant par une intraveineuse particulièrement horrible) pour faire valoir son point de vue ainsi que sur un travail de bruitage affligeant et étouffant. Les lois de la possession qui ont été reprises du film précédent ainsi que les simulacres hallucinatoires qui sont pour la plupart réussis et occasionnellement inspirés (la mort par des danseurs dans son appart !), dégonflent les bons moments d’horreur habituels et suppriment le suspense simplement en laissant le public savoir que c’est ce qu’ils sont.

Naomi Scott dans le film Smile 2 (2024)

Grâce à une prestation admirablement rauque de Scott, Smile 2 est une interprétation plus bruyante, plus large, plus brillante et plus ambitieuse de la prémisse convaincante du film précédent, le tout enveloppé dans une satire de l’industrie du divertissement. Cependant, il n’exploite pas aussi bien la prémisse troublante de l’original, démontrant que plus c’est gros, plus c’est bon. Un sourire jusqu’aux oreilles, mais c’est un sourire doux.

Critique de film : Smile 2 (2024)
Conclusion
« Smile 2 » présente une conclusion impressionnante qui incite à réfléchir sur les menaces de la notoriété et l'effet des traumatismes non traités. Le film parvient à allier horreur psychologique et critique sociale, laissant le public avec des interrogations constantes et une anticipation pour une possible continuité de la saga.
Note des lecteurs2 Notes
Positif
Réalisation
Scénario
Photographie
Acteurs
Négatif
Un peu tiré sur la longueur
Un peu confus vers la fin du film ou l'on a du mal à s'y retrouver
3