Contenu de l'article
- 1 Les débuts du mythe (1923-1930)
- 2 L’âge d’or des Universal Monsters (1931-1954)
- 3 Les crossovers et extensions (années 1940)
- 4 Expansion et déclin des sagas (années 1950)
- 5 Rediffusion télé et héritage
- 6 Réinventions et relance : années 1990 à aujourd’hui
- 7 Réémergence intelligente et moderne
- 8 Les films secondaires et dérivés
- 9 Bilan & portée culturelle
- 10 Conclusion
Les débuts du mythe (1923-1930)
L’histoire d’Universal Monsters commence dans les années 1920, à l’époque du cinéma muet. Universal Pictures, sous l’impulsion de Carl Laemmle se lance dans l’adaptation de grands romans gothiques et fantastiques. Deux œuvres fondatrices marquent cette période :
- Le Bossu de Notre-Dame (1923), réalisé par Wallace Worsley, avec Lon Chaney dans le rôle de Quasimodo.
- Le Fantôme de l’Opéra (1925), réalisé par Rupert Julian, toujours avec Lon Chaney qui incarne le terrifiant Fantôme
Ces films posent les bases de l’esthétique horrifique Universal, avec des maquillages spectaculaires et une atmosphère gothique.
L’âge d’or des Universal Monsters (1931-1954)
Avec l’avènement du cinéma parlant, Universal va révolutionner le genre horrifique et créer le premier univers partagé de l’histoire du cinéma. Sous la direction de Carl Laemmle Jr., le studio se concentre sur des figures monstrueuses devenues mythiques :
- Dracula (1931), de Tod Browning, avec Béla Lugosi.
- Frankenstein (1931), de James Whale, avec Boris Karloff.
- La Momie (1932), de Karl Freund, avec Boris Karloff.
- L’Homme Invisible (1933), de James Whale, avec Claude Rains.
- La Fiancée de Frankenstein (1935), de James Whale.
- Le Loup-Garou (1941), de George Waggner, avec Lon Chaney Jr.
- Le Fantôme de l’Opéra (1943), de Arthur Lubin.
- L’Étrange Créature du lac Noir (1954), de Jack Arnold

À cette époque, Universal multiplie les suites et les crossovers, où les monstres se rencontrent et s’affrontent, comme dans Frankenstein rencontre le loup-garou (1943) ou La Maison de Frankenstein (1944). Les personnages deviennent des icônes de la pop culture, portés par des acteurs récurrents et des maquillages inoubliables.
Les crossovers et extensions (années 1940)

- 1941 – The Wolf Man : Thomas Talbot (Lon Chaney Jr.) devient l’emblématique loup-garou .
- 1942–1944 : multiplications de suites : Son of Frankenstein (1939), Ghost of Frankenstein (1942)… puis le début des crossovers :
- 1943 – Frankenstein Meets the Wolf Man
- 1944 – House of Frankenstein (Dracula, le Loup-garou, Frankenstein réunis)
- 1948 – Abbott and Costello Meet Frankenstein : l’humour s’empare des monstres, avec Dracula, Wolf Man et K. la Créature .

Expansion et déclin des sagas (années 1950)

- 1954 – Creature from the Black Lagoon : apparition de la Créature du marais, film en 3D .
Suites en 3D en 1955 et 1956. - Derniers crossovers comiques avec Abbott & Costello (Meet the Invisible Man, Meet the Mummy). Après 1956, on dit adieu à l’ère classique.

Rediffusion télé et héritage
Dans les années 1957–79, beaucoup de ces films sont diffusés à la télé via Screen Gems, introduisant les monstres à de nouvelles générations
Réinventions et relance : années 1990 à aujourd’hui

1999 – La Momie : Stephen Sommers modernise la franchise, avec Brendan Fraser, succès mondial.
2000+ – suites et spin-offs (Le Retour de la momie, La Momie : La Tombe de l’empereur dragon).
2014 – Dracula Untold : tentative de reboot, accueil mitigé .
2017 – The Mummy (Tom Cruise) : début du Dark Universe, multiplie les tentatives de relier sagas avec Dr Jekyll (Crowe), mais chute critique et commerciale .
Projet abandonné en 2019 au profit de réboot indépendants .

Réémergence intelligente et moderne

2020 – The Invisible Man by Leigh Whannell : remake critique et commercial, plus d’horreur psychologique que crossover .
2025 – Wolf Man (2025) par Whannell ça s’annonce plus personnel que Dark Universe
Des réalisateurs prestigieux comme Guillermo del Toro, James Wan ou Robert Eggers explorent ou prévoient leurs versions de monstres classiques dans différents projets en cous ( voir notre actualité )


Les films secondaires et dérivés
En parallèle des grands classiques, Universal produit de nombreux films mettant en scène des monstres ou des créatures étranges, souvent inspirés de la littérature ou de la mythologie :
- Le Chat noir (1934 et 1941)
- Le Corbeau (1935)
- La Femme invisible (1940)
- Le Fils de Frankenstein (1939)
- La Fille de Dracula (1936)
- Le Fils de Dracula (1943)
- Le Retour de l’homme invisible (1940)
- La Revanche de la créature (1955)
- Le Mystère du château noir (1949)
- Le Monstre de Londres (1935)
- La Maison de Dracula (1945)
- Le Fantôme de la Momie (1944)
- La Femme sangsue (1960)
- Le Dernier Avertissement (1928)
- L’Homme qui rétrécit (1957)
- La Malédiction de la Momie (1944)
- Le Mystère de Marie Roget (1942)
- Le Rayon invisible (1936)
- Le Culte du cobra (1955)
- La Chose surgit des ténèbres (1946)
- La Cité pétrifiée (1955)
- Le Château de la terreur (1951)
- Le Mad Ghoul (1943)
- The Cat Creeps (1930)
- The Mad Doctor of Market Street (1942)
- Le Monstre des abîmes (1956)
- Le Météore de la nuit (1957)
- Le Docteur de la mort (1943)
- Le Décapité vivant (1942)
- La Ferme loup (1946)
- La Femme gorille (1944)
- La Main de la momie (1940)
- Le Retour de la femme-araignée (1958)
- La Volonté du mort (1927)
- La Voluntad del muerto (1930)
- Le Fils de Frankenstein (1939)
- Le Fantôme de Frankenstein (1942)
- Le Fantôme de l’Opéra (1943)
- Le Fantôme de la Momie (1944)
- Le Fils de Dracula (1943)
Bilan & portée culturelle
- Innovation narrative : Universal a inventé le premier « cinéma partagé », ses crossovers sont les précurseurs de l’univers cinématographique
- Longévité & influence : ces monstres traversent presque un siècle, inspirant séries, parcs à thème (Epic Universe), œuvres dérivées et réinterprétations .
- Mélange de genres : horreur, aventure, comédie et des Dracula sombres aux Abbott & Costello comiques.
- Nouvelle approche : les succès récents misent sur l’autonomie et la qualité, plutôt que sur des liens forcés (ex : Invisible Man)
Conclusion
Le parcours des Monstres de chez Universal va du film noir & blanc pionnier à l’échec du Dark Universe, en passant par un regain moderne plus intelligent : des œuvres indépendantes, confiées à des auteurs passionnés et uniques, qui respectent l’essence tout en la réinventant. Une marque qui survit par la capacité à se réinventer, année après année.