Synopsis : Bobbie traverse seule le désert lorsqu’elle est entraînée dans un jeu du chat et de la souris avec un shérif psychopathe. La poursuite s’intensifie jusqu’à devenir insoutenable. La jeune femme va devoir tout tenter pour prendre l’avantage, et survivre.
Ressenti : Commençant par la rebelle Bobbie (Britni Camacho) traversant les terres désolées du Nouveau-Mexique à toute vitesse au volant de sa Ford classique en route pour rejoindre son petit ami sans valeur, ce film emprunte une autoroute à deux voies pour plonger directement dans l’essence même de l’Americana classique. Le réalisateur britannique Lawrence Jacomelli adopte le regard de hors-la-loi qui sied à ce thriller du chat et de la souris dans un thriller qui se distingue également par une composition soignée mais son premier film est finalement trop fragmenté pour atteindre son plein potentiel.
Ignorant les mises en garde de sa sœur concernant la réconciliation avec son petit ami violent, Bobbie s’arrête pour faire le plein et ignore le harcèlement sordide du shérif Bilstein (John Schwab). Pourtant, l’agent, muet, l’arrête plus tard pour excès de vitesse et prétendument pour avoir endommagé sa sirène. Ils ont conclu un accord prévoyant qu’elle le dédommage pour les dégâts et nos craintes d’un événement suspect se confirment à la station-service (le prologue, où Jacomelli dépeint une autre jeune fille brutalement assassinée, en est un indice supplémentaire).

Le passé de Bobbie, ainsi qu’un long interlude rappelant Thelma et Louise, avec Amy (Sydney Brumfield), serveuse assiégée, sur le siège passager, place Blood Star sur un fond de misogynie ininterrompue, le shérif apparaissant comme la prochaine destination. Cependant, les plans initiaux de son poursuivant paraissent aussi fantaisistes que menaçants, et curieusement, cette menace ne pèse pas autant qu’elle le devrait. La charmante Camacho qui lance des pièces sur ses doigts, dégage souvent une nonchalance qui apaise la tension.

Cette plongée ultime dans l’horreur ne renforce pas le thème de la misogynie, mais le dégonfle plutôt de toute malveillance restante en le rendant ridicule. Jacomelli possède un talent indéniable pour transformer une scène chaotique en images saisissantes, comme ce gros plan extrême du visage odieux du shérif dévorant des ailes de poulet, ou le passage harmonieux d’une casse de véhicules en désordre à une collection de téléphones portables volés. Cependant, Blood Star ne parvient pas à trouver l’équilibre entre symbolisme et profondeur émotionnelle.

Le film s’inscrit dans une tradition de thrillers psychologiques tout en y intégrant des critiques sociales modernes. La transformation de Bobbi, passant d’une victime passive à une survivante déterminée, illustre un message puissant sur la résilience féminine face aux abus systémiques. De plus, Blood Star interroge les rôles d’autorité et leur potentiel à devenir oppressifs lorsqu’ils sont corrompus.

Blood Star est un thriller captivant qui combine habilement tension dramatique et réflexion sociale. Malgré ses défauts mineurs, il s’impose comme une œuvre marquante dans le cinéma indépendant grâce à sa réalisation soignée et ses performances mémorables. Un incontournable pour les amateurs de thrillers psychologiques intenses.
Analyse thématique
Le film s’inscrit dans une tradition de thrillers psychologiques tout en y intégrant des critiques sociales modernes. La transformation de Bobbi, passant d’une victime passive à une survivante déterminée, illustre un message puissant sur la résilience féminine face aux abus systémiques. De plus, Blood Star interroge les rôles d’autorité et leur potentiel à devenir oppressifs lorsqu’ils sont corrompus.

