Les films de zombies : Un genre à l’évolution captivante

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Les débuts : les zombies mystiques et les racines vaudou

Bela Lugosi, Madge Bellamy, Dan Crimmins, John Fergusson, Robert Frazer, George Burr MacAnnan, Claude Morgan, Frederick Peters, et John T. Prince dans le film Les Morts-vivants (1932)

L’origine des zombies au cinéma est intimement liée à l’imaginaire vaudou, une croyance issue d’Haïti, où l’on pense que des morts peuvent être ramenés à la vie sous le contrôle d’un sorcier. Le premier film à populariser cette idée fut *White Zombie* (*Les Morts-vivants*) de 1932, réalisé par Victor Halperin et mettant en vedette Bela Lugosi. Ce film présentait des zombies comme des êtres hypnotisés et privés de volonté, bien différents des monstres cannibales que nous connaissons aujourd’hui.

Dans ces premières représentations, les zombies étaient davantage une métaphore pour explorer des thèmes comme la perte de libre arbitre, l’exploitation coloniale ou les peurs culturelles liées au « primitivisme ».

Les années 1960 : l’explosion du zombie moderne

La Nuit des morts-vivants (1968)

L’année 1968 marque une révolution pour le genre avec la sortie de *Night of the Living Dead* (*La Nuit des morts-vivants*) de George A. Romero. Romero a réinventé les zombies : ces créatures ne sont plus des esclaves mystiques, mais des cadavres animés et insatiables, mus par une faim de chair humaine. Ce film, tourné avec un budget minime, a établi plusieurs des codes modernes du genre : la lenteur des zombies, leur insensibilité à la douleur, et leur nature apocalyptique.

De plus, *Night of the Living Dead* explore des questions sociales profondes, telles que le racisme, la violence et l’effondrement des structures sociales en cas de crise.

Les années 1970-1980 : l’âge d’or du zombie gore

David Emge, Tommy Lafitte, et Scott H. Reiniger dans le film Zombie : Le Crépuscule des morts-vivants (1978)

Fort du succès de Romero, les années 1970-1980 voient un foisonnement de films de zombies qui flirtent avec le gore et l’horreur viscérale. George A. Romero lui-même contribue à cette explosion avec sa trilogie emblématique : *Dawn of the Dead* (1978) (Zombie : Le Crépuscule des morts-vivants (1978) et *Day of the Dead* (1985). (Le Jour des morts-vivants (1985) Ces films approfondissent la critique sociale, abordant la surconsommation, le militarisme et l’égoïsme humain.

Le Jour des morts-vivants (1985)

Simultanément, l’Italie entre dans la danse avec des réalisateurs comme Lucio Fulci (*Zombi 2*, 1979), qui combinent violence extrême, décors exotiques et une ambiance macabre. C’est l’époque où le zombie devient un symbole à la fois horrifique et politique.

Sherman Howard, Greg Nicotero, et Tom Savini sur le tournage du film Le Jour des morts-vivants (1985)

Les années 1990 : l’essoufflement temporaire

Timothy Balme, Brenda Kendall, Elizabeth Moody, et Diana Peñalver dans le film Braindead (1992)

Dans les années 1990, le genre connaît un léger déclin. Les films de zombies restent présents, mais ils peinent à se renouveler. Cependant, quelques œuvres notables apparaissent, comme *Braindead* (1992) de Peter Jackson, un film d’horreur comique qui repousse les limites du gore avec son humour absurde.

Ce n’est qu’à la fin de la décennie que le zombie commence à retrouver sa place dans le cinéma grand public, notamment grâce à l’influence croissante des jeux vidéo comme *Resident Evil* (1996), qui revitalisent l’intérêt pour le genre.

Les années 2000 : renaissance et popularisation

Cillian Murphy dans le film 28 Jours plus tard (2002)

Les années 2000 marquent une renaissance majeure pour le zombie. Danny Boyle redéfinit le concept avec *28 Jours plus tard* (2002), introduisant des zombies rapides et une esthétique post-apocalyptique. Ce film relance l’intérêt pour les récits de survie au sein de sociétés effondrées.

L’Armée des morts (2004)

D’autres succès suivent : *Dawn of the Dead* (2004) (L’Armée des morts (2004) un remake signé Zack Snyder modernise les codes de Romero avec un rythme plus intense. Par ailleurs, *Shaun of the Dead* (2004) prouve que la comédie peut se marier avec le genre, tout en lui rendant hommage.

Milla Jovovich dans le film Resident Evil (2002)

Hollywood et la télévision s’emparent aussi du phénomène : la saga *Resident Evil* (2002-2016) et la série *The Walking Dead* (2010) ouvrent le genre à un public encore plus large.

Norman Reedus, Andrew Lincoln, Melissa McBride, David Morrissey, Scott Wilson, Irone Singleton, Lauren Cohan, Danai Gurira, Emily Kinney, Steven Yeun, et Chandler Riggs dans la serie The Walking Dead (2010)

Années 2010 et au-delà : l’évolution du zombie

Dernier train pour Busan (2016)

Les années 2010 voient une diversification du genre. Le zombie devient un outil pour explorer des thèmes variés : la parentalité dans *Cargo* (2017), la satire politique dans *The Dead Don’t Die* (2019) ou encore les drames sociaux dans *Train to Busan* (2016).

Pedro Pascal et Bella Ramsey dans la série The Last of Us (2023)

Les zombies continuent de fasciner, s’adaptant aux évolutions culturelles et technologiques. Avec des séries comme *The Last of Us* (2023), qui mêle émotions et horreur, le genre prouve qu’il a encore beaucoup à offrir.

Top 10 des meilleurs films de zombies

Voici une sélection des films qui ont marqué l’histoire du zombie au cinéma

Night of the Living Dead (1968)


– Réalisateur : George A. Romero
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Ce film fondateur est incontournable, non seulement pour sa vision révolutionnaire des zombies, mais aussi pour sa critique sociale et son ambiance oppressante.

Dawn of the Dead (1978)

– Réalisateur : George A. Romero
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Il mélange horreur et satire sur la société de consommation avec des scènes mémorables dans un centre commercial.

28 Days Later (2002)

– Réalisateur : Danny Boyle
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Ce film a réinventé le zombie moderne avec une approche réaliste et une tension permanente.

Train to Busan (2016)


– Réalisateur : Yeon Sang-ho
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Ce film sud-coréen mêle horreur et drame humain dans un huis clos haletant, chargé d’émotions.

Shaun of the Dead (2004)


– Réalisateur : Edgar Wright
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Une comédie brillante qui parodie les codes du genre tout en offrant des moments sincèrement horrifiques.

Day of the Dead (1985)


– Réalisateur : George A. Romero
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Un des films les plus sombres de Romero, explorant les conflits humains face à la survie.

Zombi 2 (1979)


– Réalisateur : Lucio Fulci
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Ce classique italien est culte pour ses scènes gore et son ambiance cauchemardesque.

The Return of the Living Dead (1985)


– Réalisateur : Dan O’Bannon
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Un mélange unique de comédie et d’horreur, avec des zombies plus rapides et conscients.

REC (2007)


– Réalisateurs : Jaume Balagueró et Paco Plaza
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Ce film espagnol trouve l’horreur pure dans un format found footage efficace et claustrophobique.

World War Z (2013)


– Réalisateur : Marc Forster
– Pourquoi c’est un chef-d’œuvre : Bien qu’Hollywoodien, ce film impressionne par ses scènes d’action spectaculaires et sa portée mondiale.

Conclusion

Le cinéma de zombies, riche et diversifié, n’a cessé d’évoluer depuis ses débuts. Qu’il soit utilisé pour critiquer la société, explorer des relations humaines ou simplement offrir des frissons, ce genre reste une pierre angulaire du cinéma fantastique. En perpétuelle mutation, il continuera d’effrayer et de fasciner les spectateurs pendant encore de nombreuses décennies.