Critique de film : Do Not Enter (2024)

Synopsis : Deux jeunes influenceurs en quête de buzz s’introduisent dans une sinistre maison abandonnée, apparemment hantée. Dans leur quête pour satisfaire leur public avec du contenu toujours plus choquants, ils ignorent leurs instincts. Mais des évènements plus étranges les uns que les autres se manifestent dans la maison…

Ressenti : Les amis Aldo et Cristian veulent se faire connaître sur Youtube. Lorsqu’ils découvrent un manoir abandonné pendant le livestream, le nombre de spectateurs en direct grimpe en flèche lorsqu’un phénomène se produit. Mais lorsqu’ils y pénètrent de nuit, il s’avère rapidement que quelque chose de surnaturel et maléfique domine le manoir.

Avec Do Not Enter, Hugo Cardozo livre sa prochaine œuvre après son dernier film Morgue (2019) et entre dans le monde du found footage d’horreur , un genre qui a séduit de nombreuses personnes depuis qu’il a été diffusé par le succès du box-office Le Projet Blairwitch. trouvé des imitateurs. Certains bons, d’autres moins. Do Not Enter apportera-t-il un vent de fraîcheur au concept éprouvé ? Cela reste à voir…

L’accent est mis sur Aldo (Lucas Caballero) et Cristian (Pablo Martinez), deux frères qui rêvent de devenir des stars du streaming. Votre vie quotidienne est diffusée en ligne ; au départ peu spectaculaire et similaire aux ambitions de nombreux autres jeunes streamers. Mais ensuite, ils découvrent un endroit perdu et connaissent un succès viral. La maison abandonnée captive le public et pousse les frères à prendre une décision claire : ils ont besoin d’un nouveau contenu encore plus excitant. Et c’est ainsi qu’un soir, ils retournent dans ce bâtiment étrange prêts à tout risquer pour la prochaine montée d’adrénaline de leur communauté.

Do Not Enter démarre de manière passionnante et les deux frères parviennent rapidement à gagner la sympathie du public. Même si le jeu des acteurs glisse parfois vers l’exagération, on le sait déjà grâce aux productions sud-américaines. Cardozo parvient à créer une atmosphère menaçante qui donne au spectateur une sensation de serrement d’estomac. Même si l’on se demande parfois pourquoi les frères agissent comme ils le font, leur désir de gloire et d’une vie meilleure semble l’emporter sur toute peur, tout doute et peut-être même le bon sens.

Avec des images parfois inquiétantes, Cardozo resserre continuellement la tension et parvient jusqu’à un certain point à captiver le public. Il y a aussi deux scènes du film qui vont traverser les moelles du public. Cependant, le film souffre d’un certain nombre de décisions qui effondrent la construction du film de found footage. Au lieu de définir clairement une ligne, une grande variété d’éléments d’horreur , de la maison hantée à l’horreur démoniaque, de l’invasion de domicile au slasher sont mélangés ce qui aboutit finalement à une image globale plutôt peu concluante. Ici, il aurait été beaucoup plus sage de se concentrer sur quelques éléments essentiels et de les poursuivre de manière cohérente. Autre faux pas, le changement de perspective tout au long du film et l’utilisation d’une partition  qui détruit toute immersion et expulse le fan inconditionnel de l’horreur de l’histoire. Mélanger des images trouvées avec d’autres sous-genres d’horreur peut certainement fonctionner mais cela nécessite une structure narrative claire qui manque malheureusement ici. Le réalisateur a voulu mélanger les genres en se mélangeant les pinceaux et s’est fort dommage car le concept était pourtant bien parti .

*Do Not Enter* aborde des thématiques intéressantes : la transgression, la peur de l’inconnu, et la confrontation avec ses démons intérieurs. Toutefois, ces idées ne sont pas suffisamment explorées. Les métaphores visuelles manquent de subtilité et le film ne parvient pas à poser des questions philosophiques ou existentielles marquantes comme l’ont fait certains classiques du genre.

Le potentiel de créer une réflexion autour des limites interdites ou des dangers du désir humain d’exploration est là mais il reste en surface. Un film comme celui-ci aurait bénéficié d’un meilleur équilibre entre horreur psychologique et horreur visuelle.

 

Critique de film : Do Not Enter (2024)
Conclusion
Do Not Enter est un film qui frôle le médiocre tout en laissant entrevoir son potentiel. Les amateurs du genre pourraient y trouver leur compte grâce à l'atmosphère et quelques moments réussis, mais ceux en quête d’originalité ou de profondeur risquent d’être déçus. C’est un film qui se laisse regarder mais qui ne laissera probablement pas une impression durable.
Note des lecteurs31 Notes
Positif
Une ambiance visuelle et sonore par moments saisissante.
Quelques scènes de tension bien construites.
Une idée de base intrigante, bien que mal exploitée.
Négatif
Un scénario prévisible, truffé de clichés.
Des personnages peu développés et difficilement attachants.
Une mise en scène inégale, plombée par un mélange des genres
2.3