Guillermo del Toro rêvait depuis des années de porter à l’écran son Frankenstein. Grâce à Netflix, il a enfin pu concrétiser ce projet de longue date. Toutefois, selon ses propres mots confiés à Empire, ce film clôt un cycle bien précis de sa carrière.

Il explique que, de Cronos à L’Échine du Diable, puis Le Labyrinthe de Pan et Crimson Peak, on peut retracer une continuité dans son esthétique, son rythme et sa sensibilité. « J’ai besoin de changement », admet-il, même s’il n’exclut pas un retour à ce registre un jour, par exemple avec un Jekyll et Hyde. Pour l’instant, il souhaite s’aventurer vers un cinéma radicalement différent.
Parmi ses projets rêvés figure encore l’adaptation des Montagnes Hallucinées mais il doute aujourd’hui d’y parvenir. « C’est trop ambitieux, trop extrême, probablement classé interdit aux moins de 18 ans », reconnaît-il. « Et pour être honnête, je ne sais plus si j’ai envie de le faire. »

Del Toro a récemment évoqué un autre film qu’il prépare, cette fois avec Oscar Isaac, l’un des acteurs de Frankenstein. « Je travaille sur un projet intitulé Fury. C’est dans la veine de Nightmare Alley, un thriller très sombre, cruel et violent. Imaginez My Dinner with André mais ponctué de meurtres après chaque plat », a-t-il déclaré.

Présenté au Festival international du film de Toronto, Frankenstein a reçu un accueil critique plutôt positif, bien que nuancé. Chris Bumbray l’a trouvé impressionnant, sans toutefois atteindre le statut de chef-d’œuvre attendu. Selon lui, la première moitié traîne un peu en longueur et met à mal la patience du spectateur, mais la seconde partie touche au brillant. Malgré ses faiblesses, le film finit par s’imposer comme une œuvre intense et singulière, preuve de ce qu’un cinéaste peut accomplir quand il a la liberté d’aller au bout de sa vision. Imperfections comprises, c’est une création incontournable de Del Toro.
Nous y reviendrons ….

