Depuis plus de trois décennies, “Ça” (It en version originale) s’est imposé comme une œuvre incontournable de l’horreur, traversant les générations par le biais de plusieurs adaptations. Née sous la plume de Stephen King en 1986, l’histoire du clown maléfique Pennywise et de la ville maudite de Derry a évolué à travers la télévision, le cinéma, et aujourd’hui, une série télévisée préquelle.

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Les origines : le roman de Stephen King
Le roman Ça est un pavé de plus de 1 100 pages, dans lequel King explore les traumatismes de l’enfance, la peur sous toutes ses formes, et la manière dont ces cicatrices resurgissent à l’âge adulte. L’histoire alterne entre deux époques : l’enfance des protagonistes dans les années 1950 et leur retour à Derry 27 ans plus tard, devenus adultes, pour affronter à nouveau le mal qu’ils croyaient avoir vaincu.
L’entité surnaturelle appelée “Ça” prend la forme des peurs les plus profondes de ses victimes, mais sa manifestation la plus célèbre reste Pennywise, un clown terrifiant.
La mini-série télévisée de 1990 : la première incarnation de la peur

En 1990, le roman est adapté pour la première fois à l’écran sous forme d’une mini-série télévisée en deux parties. Réalisée par Tommy Lee Wallace, cette version est produite pour la chaîne américaine ABC.
Un Pennywise devenu iconique

Le rôle du clown est tenu par Tim Curry, dont la performance a marqué toute une génération. Avec son maquillage simple mais efficace et son regard sadique, Curry a su donner vie à une terreur psychologique, malgré les limites techniques et la censure télévisée de l’époque.
Un récit en deux temps

La mini-série suit fidèlement la structure du roman, alternant entre les deux périodes de l’histoire : les enfants d’abord, puis les adultes. Le Club des Ratés, un groupe de sept enfants marginalisés, découvre que quelque chose d’horrible hante les égouts de Derry. Ils affrontent la créature une première fois, puis reviennent 27 ans plus tard pour achever ce qu’ils avaient commencé.
Réception et héritage

Si les effets spéciaux sont aujourd’hui datés et que certaines scènes peuvent paraître naïves, la mini-série a profondément influencé l’imaginaire collectif. Elle est restée longtemps la principale adaptation du roman, et a préparé le terrain pour les relectures modernes.
Les films de 2017 et 2019 : un renouveau moderne de l’horreur
Plus de vingt-cinq ans après la mini-série, Andy Muschietti réalise une nouvelle adaptation en deux volets qui relancera l’univers pour une nouvelle génération.
“Ça : Chapitre 1” (2017)
Le premier film se concentre exclusivement sur la jeunesse des protagonistes, mais déplace l’intrigue dans les années 1980. L’atmosphère y est plus sombre, plus brutale, et le style visuel moderne donne un nouveau souffle à l’horreur.

Bill Skarsgård incarne Pennywise de façon totalement différente : son interprétation est plus animale, surnaturelle, presque déshumanisée. Les enfants sont confrontés à des apparitions cauchemardesques issues de leurs peurs les plus profondes, allant bien au-delà du simple clown.
“Ça : Chapitre 2” (2019)
Dans le second film, les membres du Club des Ratés sont devenus adultes. Ils retournent à Derry pour tenir la promesse faite 27 ans plus tôt. Le casting comprend James McAvoy, Jessica Chastain, Bill Hader et d’autres grands noms.

Plus introspectif que le premier, ce chapitre explore les blessures laissées par l’enfance et les souvenirs refoulés. L’affrontement final est à la fois physique et symbolique, incarnant la lutte contre le traumatisme et la peur enracinée.
Réception des films

Le premier film a été un énorme succès critique et commercial. Le deuxième a divisé davantage, mais a conclu l’histoire de façon spectaculaire. Ensemble, ils ont offert une adaptation plus fidèle, plus viscérale et plus émotionnelle de l’œuvre originale.
La série “Welcome to Derry” : retour aux origines du mal


Annoncée en 2022, la série “Welcome to Derry” est en cours de développement. Elle se positionne comme un préquel aux événements des films de Muschietti, se déroulant dans les années 1960, avant les événements du Chapitre 1.
Objectifs de la série
Cette série télévisée vise à explorer :
- Les premières apparitions de Ça à Derry.
- La montée de la peur dans la ville.
- L’histoire de Pennywise avant les événements connus.
- Les cycles de violence que la ville traverse depuis des siècles.
Un approfondissement de la mythologie


Ça n’est pas seulement un monstre ou un clown, c’est une entité cosmique, ancienne, qui s’est installée à Derry bien avant l’arrivée des humains. La série pourrait explorer cette dimension plus abstraite et mystique, absente des films.
Continuité et ambiance
Développée par Andy Muschietti et son équipe, la série promet de conserver le ton et l’univers des films. Elle devrait mêler horreur psychologique, tension sociale (le contexte des années 60), et développement de nouveaux personnages.
Conclusion : “Ça”, un miroir de nos peurs les plus profondes


De la mini-série culte de 1990 aux films à succès récents, en passant par la future série “Welcome to Derry”, la franchise “Ça” n’a cessé de se réinventer tout en conservant son cœur thématique : la peur de l’enfance, les traumatismes non résolus, et la nécessité de les affronter pour guérir.
Le clown Pennywise est devenu un symbole de l’horreur moderne, à la fois fantastique et profondément humain, car il s’alimente de ce que chacun porte en lui de plus vulnérable. Derry, quant à elle, n’est pas qu’un décor : c’est un personnage, une mémoire collective gangrenée par le silence, la peur et le mal.


Avec “Welcome to Derry“, l’univers s’agrandit encore, promettant de faire frissonner une nouvelle génération… et de rappeler à tous que certains cauchemars ne meurent jamais.