Critique de film : Running Man (2025)

Synopsis : Dans un futur proche, les participants du jeu télévisé Running Man sont traqués en direct par des chasseurs professionnels. Ils doivent survivre 30 jours sous les yeux d’un public avide de violence. Ben Richards, prêt à tout pour sauver sa fille malade, est forcé de participer par un producteur impitoyable. Mais son courage et sa révolte feront de lui le favori du public… et la pire menace du système.

Ressenti : L’un des aspects les plus savoureux de la fiction dystopique, c’est le moment où notre époque rattrape les années futuristes imaginées par les auteurs de science-fiction. Le roman The Running Man de Stephen King dépeint un 2025 où l’Amérique est devenue un empire totalitaire obsédé par les écrans. Dans la nouvelle adaptation signée Edgar Wright, coécrite avec Michael Bacall et portée par Glen Powell, l’action est transposée dans un « futur proche » non daté. Pourtant, il n’a guère été nécessaire de modifier la trame : les thèmes de la lutte des classes et de l’emprise des corporations sonnent plus actuels que jamais.

Le film de 1987 n’est pas oublié et on y glisse quelques clins d’œil malicieux (pas de traîneaux-fusée, hélas). Wright et Bacall préfèrent surtout repenser le protagoniste : Ben Richards (Powell) est ici un ouvrier banni du marché du travail pour avoir trop souvent défendu les opprimés. Avec un enfant malade à la maison, lui et sa femme (Jayme Lawson) sont à bout de ressources.

Martin Herlihy, Glen Powell et Katy O’Brian dans Running Man (2025)

Wright déploie un réel savoir-faire dans la représentation de cette Amérique parallèle, si proche de la nôtre. Si la monnaie papier a fait son retour, la technologie, elle, a réduit à néant toute vie privée et toute possibilité d’ascension sociale. L’unique espoir d’un avenir meilleur passe par les jeux télévisés et des versions à peine exagérées de ce qu’on peut déjà voir sur nos écrans.

Parmi eux, The Running Man reste le plus brutal : trois candidats par saison doivent échapper à une meute de « chasseurs », pendant que les citoyens ordinaires peuvent aussi participer à la traque pour de l’argent offert par le tout-puissant Network (dont le nom, ironie du sort, reste simplement The Network).

Colman Domingo dans Running Man (2025)

Ben tente d’auditionner pour un autre jeu, mais un accès de colère attire l’attention du producteur vedette Dan Killian (Josh Brolin), qui le convainc de devenir la star du prochain Running Man. La manière dont il est piégé dans le jeu paraît un peu artificielle, ce qui affaiblit la crédibilité du récit.

Critique de film : Running Man (2025)
CONCLUSION
Ce remake du roman de Stephen King offre une action rythmée et une satire sociale évidente sur la désinformation et le spectacle violent mais souffre d'un rythme inégal et d'un manque de profondeur émotionnelle.
Note des lecteurs4 Notes
POSITIF
Glenn Powell porte le film avec un charisme magnétique, incarnant un héros à la fois vulnérable et déterminé, tandis que des seconds rôles comme Colman Domingo et Josh Brolin apportent énergie et menace
Les séquences d'action sont claires, impactantes et variées, avec un montage dynamique typique d'Edgar Wright qui maintient un rythme effréné et immersif.
Le monde dystopique est bien construit, gritty et pertinent, avec une critique acerbe des médias, des deepfakes et des inégalités sociales qui résonne aujourd'hui
NEGATIF
Le rythme effréné nuit au développement des personnages secondaires, qui apparaissent prometteurs mais sont vite expédiés sans impact émotionnel durable
Le ton oscille entre sérieux sombre et humour forcé, rendant l'ensemble inégal et parfois prévisible, loin du style signature de Wright.
La satire est trop lourde et manque de subtilité, avec une fin anticlimactique qui dilue les enjeux malgré un potentiel plus profond.
3.5

Une fois lancé dans l’arène, le film prend enfin son rythme de croisière. Ben, désormais l’homme le plus recherché d’Amérique, doit jouer de ruse et d’improvisation. Wright combine éléments high-tech et débrouillardise old-school : Ben use de son expérience d’ouvrier et de son instinct de survie, tout en comptant souvent sur l’aide de parfaits inconnus.

Michael Cera et Glen Powell dans Running Man (2025)

Le casting brille dans sa diversité : Brolin, sourire carnassier en coin, incarne un producteur aussi séduisant que dangereux ; Colman Domingo s’amuse comme un fou dans le rôle du présentateur extravagant ; Emilia Jones et Michael Cera apportent chacun une touche d’humanité et d’humour absurde.

Quant à Powell, il confirme son statut d’étoile montante d’Hollywood : charismatique, nerveux, il incarne parfaitement un antihéros enragé. Seul regret, l’arc émotionnel du personnage reste sous-exploité et ses colères ne mènent pas à une réelle transformation. Sa fameuse « rage face » rivalise toutefois avec celle de Nicolas Cage, ce qui n’est pas peu dire.

Lee Pace et Joey Ansah dans Running Man (2025)

Si la construction du monde est réussie, quelques détails font tiquer : la parodie d’émission façon Kardashian paraît un peu timide, et appeler la chaîne Freevee (ancien nom réel d’une appli d’Amazon disparue en 2025) rompt la suspension d’incrédulité.

En définitive, The Running Man version Wright tient la route comme blockbuster nerveux et spectaculaire. Néanmoins, il laisse peu de place à la touche personnelle du réalisateur, connu pour son comique visuel et son ironie pop. Le film tente bien un message anarchique sur la société du spectacle, mais il se perd dans le vacarme — un divertissement frappe-à-l’œil pour une époque déjà saturée d’images et de violence. Le sang versé n’est pas nécessaire : seule compte la distraction.

Arnold Schwarzenegger et Julia Cumming dans Running Man (2025)
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