Synopsis : Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre, est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs.
Ressenti : Comme si un film mettant en scène des requins n’était pas assez terrifiant, les créateurs de « Dangerous Animals » ont accentué la peur en introduisant ce qu’il faut absolument dans un thriller : un tueur en série.
Bien que le film puisse paraître risqué, le résultat est en effet précis et habilement réalisé, un cadeau idéal pour « Les Dents de la mer », qui fête son 50e anniversaire cet été.
« Dangerous Animals » met en scène Jai Courtney dans le rôle d’un capitaine australien qui aime donner ses clientes en pâture aux requins tout en filmant les scènes et en délivrant des monologues pleins d’esprit sur les requins, les moustiques ou les espadons tout en jouant avec ses victimes.
Il rencontre ce qui semble être son égal : Zephyr interprétée par Hassie Harrison, une surfeuse américaine asociale vivant dans un van et refusant de se ranger. « Sur terre, je n’ai rien trouvé pour moi », explique-t-elle. Elle représente un véritable défi pour tout tueur en série ; par exemple, elle peut déverrouiller les menottes grâce à l’armature d’un bikini…

Le scénario de Nick Lepard est solide et stimulant, faisant référence aux « Dents de la mer », bien sûr, mais aussi à « Point Break », à « Hannibal » et même au titre « Baby Shark ». Il affirme que l’idée de « Dangerous Animals » lui est venue en repérant un sac de planche de surf et en imaginant qu’il contenait un corps, révélant ainsi ses pensées même si nous ne sommes pas là pour le juger.
Le réalisateur Sean Byrnes possède un talent remarquable pour créer la tension et ses scènes sont percutantes sans être trop crues. Le film a été tourné sur la Gold Coast dans le Queensland mais pourrait avoir un impact sur les opérations de plongée en cage pour la recherche de requins dans la région.

Pendant une grande partie du film, Zephyr et le tueur en série se livrent à une partie d’échecs captivante où elle lutte pour survivre en s’échappant des menottes et en prenant la fuite, tandis qu’il est déterminé à faire d’elle un festin pour les requins.
« Oh, tu es une guerrière.» J’adore les combattants. « Ça améliore la performance », remarque-t-il, dévorant le paysage presque aussi férocement que les requins attaquent l’appât.
Il adopte lui aussi ce comportement typique de tous les tueurs en série : il affirme que sa victime et lui partagent des points communs. « Tu es coriace comme l’acier.» Comme moi. « Toi et moi, on est des requins », lui dit-il. Elle lui ordonne de cesser ses bavardages excessifs et le qualifie de débris océanique.

Le département musical fait un clin d’œil ludique à la bande originale. Une scène présente « Evie (Part One) » de Steve Wright où le chanteur supplie sa bien-aimée de laisser tomber ses cheveux tandis que le tueur en série crée des souvenirs avec les cheveux de ses victimes. Autre moment surprenant : « At Last » d’Etta James, la chanson de mariage par excellence retentit au moment même où l’antagoniste s’empare enfin de sa cible, quelques instants avant d’être sauvé.

L’installation d’un navire au cœur de la mer de Corail ouvre un nouveau refuge tentant pour la peur. Des écoutilles verrouillables et l’absence de personnes à des kilomètres à la ronde rendent les cris inutiles. Le tueur en série a transformé la la nature en arme.


Zéphyr a un secret : un garçon, tombé amoureux après une rencontre fortuite où elle tente de voler une glace. Incarné par le séduisant Josh Heuston, ils sont faits l’un pour l’autre mais elle se retient jusqu’à ce qu’elle soit capturée par notre cruel capitaine. Malgré son refus, son petit ami craint sa disparition et la recherche.
le film heureusement ne cherche pas à être plus que ce qu’il est même si les images remarquablement belles de requins glissant sur la mer indiquent clairement que nous sommes l’espèce qui a inspiré le titre. Au final, les requins ne regardent pas un sac de planche de surf en se demandant si un corps pourrait y rentrer.
Dangerous Animals reste un bon divertissement, efficace dans son exécution et porté par une confrontation psychologique plutôt qu’une accumulation d’attaques de requin. Un thriller qui s’assume, avec une réalisation soignée et des acteurs convaincants, même si l’ensemble manque de surprises et d’audace.