Critique de film : MadS (2024)

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Synopsis du film : Un adolescent s’arrête chez son dealer pour tester une nouvelle drogue avant de partir faire la fête. Sur le chemin du retour, il récupère une femme blessée et la soirée prend une tournure surréaliste.

Ressenti : Après le succès de la version américaine de The Eye en 2008 et le thriller pour jeunes adultes Seuls en 2017, le réalisateur David Moreau a renoué avec la popularité dans le genre de l’horreur. Le Fantastic Fest de cette année a vu le lancement de MadS un cauchemar en prise de vue continue qui délivre une poussée d’excitation post-apocalyptique à un rythme effréné. Renouant avec ses racines de nouveau cinéaste français de l’extrême qui a stupéfié le genre de l’horreur avec Them (Ils) en 2006, Moreau réussit magistralement l’incroyable exploit de nous convaincre que nous assistons à un plan ininterrompu. MadS a été tourné en cinq jours, en cinq prises et pourtant on ne s’en aperçoit pas. Avec sa plongée à sens unique dans la folie de l’infection, le pouvoir de Moreau sur le mouvement éternel met en lumière des performances étonnantes alors que nous assistons aux prémices de la mort de l’humanité en temps réel.

Romain (Milton Riche), 18 ans, jeune homme plein de vie qui prend une nouvelle drogue auprès de son dealer est présenté au début de la rencontre. La soirée est censée être une célébration du récent diplôme de Romain mais une femme portant un bandage entre dans sa voiture. Romain panique en essayant d’aider l’auto-stoppeuse en sang qui finit par mourir. Maintenant que Romain a un corps dans sa voiture, son amie Anaïs (Laurie Pavy) est en route vers sa maison et son père qui est en voyage commence à appeler. Rappelons que tout cela se déroule dans les premières minutes. Moreau plonge rapidement son public dans un état d’anarchie inexplicable mais ce n’est qu’un aperçu de la folie psychédélique que Romain va vivre.

Lucille Guillaume et Laurie Pavy gans le film MadS (2024)

C’est une équation mathématique cinématographique qui dépasse les limites. Run Lola Run rencontre Climax et New Life. En se concentrant sur quelques personnes impliquées dans ce que l’on pense être un événement mondial, Moreau enquête sur une contagion au niveau moléculaire. Il y a une terreur innée dans ces histoires apocalyptiques personnelles qui peut irriter les spectateurs qui veulent des réponses au-delà de ce que Romain et ses amis les plus proches traversent. Moreau préfère les cauchemars personnels lorsqu’il n’y a pas de réponses. Les histoires apocalyptiques plus larges commencent généralement après l’effondrement de la civilisation et peuvent utiliser les « bonnes choses » , les combats de zombies, la guerre des survivants…. C’est là que se trouve la véritable terreur. La normalité passe rapidement des discussions sur les drames amoureux et les rampes d’escalier dans les toilettes aux soldats armés qui s’échappent et tentent de limiter une exposition catastrophique inconnue à l’aide de balles.

MadS se définit par l’intimité. Les meurtres ne se limitent pas à une morsure à de la chair déchirée… On peut en déduire que les rencontres de Romain avec la femme fugitive  qui lui tache le visage de sang mènent à une conclusion troublante qui évoque la scène « A Ride in the Dark » d’Eduardo Sánchez et Gregg Hale dans V/H/S/2. Puisque nous ne pouvons qu’attendre et regarder la maladie de Romain se répandre dans Paris, la banlieue française et les centres urbains, MadS n’apporte aucune solution à l’impact de masse. Moreau ne recule jamais devant le goût subliminal de l’inévitabilité écrasante de l’histoire qui comprend la misère physique, la douleur et la démence qui en résulte.

Les trois jeunes interprètes dans lesquels MadS investit sont impeccables lorsqu’on leur donne l’occasion de briller. Il y a un élément d’échange de coups de bâton qui ne vieillit jamais parce qu’il s’agit d’un plan unique avec une caméra fixée sur un personnage choisi. En faisant allusion aux conséquences hormonales profondes d’un virus qu’il a involontairement introduit dans une soirée bondée, Milton Riche, le play-boy insouciant nous fait entrer dans l’intrigue. Il nous sert de premier guide, tandis que Julia interprétée par Lucille Guillaume, ferme la porte alors que la France se désintègre autour d’une jeune fille terrifiée qui rentre chez elle en scooter pour défendre sa mère. Guillaume est la survivante terrifiée qui tente d’empêcher la contamination, tandis que Ritchie est le maître qui cède tranquillement et plus tard moins tranquillement  aux comportements du virus en furie. Pour l’âme du fan d’horreur, les réponses de Julia à un monde en flammes aboutissent à une conclusion fantastique.

L’une de mes performances d’horreur récentes préférées est la transformation de Laurie Pavy en prédateur ultime. Elle est complètement absorbée par ses traits animales enragés comparable à Toni Collette dans Heredité ou Jane Levy dans Evil Dead. Tandis que sa personnalité passe de celle d’une jeune fille effrayée à celle d’un démon sous acide, les personnes infectées entrent et sortent de leur état de conscience. Son léchage ahuri des réverbères, ses cris pour « maman », sa marche, sa colère… l’humanité qu’elle parvient à faire passer entre ses accès de barbarie et ses convulsions spasmodiques sont autant de signes de ses efforts extrêmes. La performance de Pavy est la quintessence de la maîtrise du genre.

Sans avoir recours à un grand nombre de cadavres, Moreau est capable d’engloutir son public dans des vagues d’effroi. La caméra tordue et envahissante du directeur de la photographie Philip Lozano suit tout, des fous furieux qui courent à la décapotable de Romain, entrecoupant une véritable terreur d’une étude de caractère démoniaque qui fait vibrer les basses. Même l’effet numérique où Romaine conduit entre les titres du film comme s’il encadrait la route est une approche compliquée et terrible pour d’innombrables raisons. Une fois le contact mis, rien n’arrête les interprétations ambitieuses de Moreau, propulsées par une fusée, des histoires d’apocalypse du Jour Zéro. Il honore les idéaux du mouvement de la Nouvelle Extrémité Française en étant créatif, féroce et sans limite. MadS est le type de film d’horreur qui vous donne l’impression de n’avoir jamais vu ce genre auparavant, et c’est une sensation merveilleuse. On aimerait une suite …….

Critique de film : MadS (2024)
Conclusion
Mads est un bon film , bien monté qui arrive a nous tenir en haleine toute sa durée
Note des lecteurs1 Note
Positif
Réalisation
Scénario
Photographie
Acteurs
Négatif
On aurait aimé en voir un peu plus sur ce qui se passe dans la soirée et la propagation du virus a ce niveau
3.6