Le court-métrage Stalker, réalisé par David Cholewa est un thriller horrifique français qui raconte la nuit d’enfer d’une jeune femme traquée dans les rues de Paris après une agression brutale lors d’une fête.
Synopsis : La protagoniste, incarnée par Sandra Hohenadel, s’échappe d’une soirée après une agression et tente de rentrer chez elle à pied alors que la nuit est sombre et menaçante. Très vite, elle réalise qu’elle n’est pas seule : une silhouette inquiétante la suit, se montrant de plus en plus intrusive et agressive au fur et à mesure de son avancée vers son domicile.
Atmosphère et Réalisation : Le film se distingue par son ambiance angoissante et ses décors urbains nocturnes, prenant la forme d’une longue scène de poursuite haletante à travers des ruelles et des passages sombres. Cholewa utilise une réalisation efficace avec une photographie soignée et des effets spéciaux méticuleux pour accentuer la tension, malgré un budget modeste avoisinant les 10 000 €.
Thèmes et Style : Au-delà du suspense, Stalker aborde subtilement les thèmes de la violence urbaine et des dangers auxquels sont confrontées les femmes dans l’espace public. Le court-métrage s’inscrit dans la tradition du stalker movie, tout en y ajoutant une touche originale avec des scènes d’angoisse mémorables et une créature inquiétante, conçue pour faire frissonner sans recourir à l’exposition outrancière.
Les mots du réalisateur David Cholewa a propos du court métrage Stalker
Stalker adopte un point de vue unique sur le sous-genre du harcèlement, en abordant subtilement les thèmes de la violence subie par les femmes dans les rues et des périlsdans lesquels les femmes se retrouvent souvent devoir faire face.
Stalker est né du besoin d’apprivoiser mes propres angoisses et vertiges par rapport aux traumas liés à l’adolescence . Jumelée à mon ambition de faire un film d’angoisse réaliste et stylisé depuis plusieurs années, l’idée d’aborder une thématique universellement terrifiante par la figure du Stalker mystérieux s’est rapidement imposée. Qu’arrive t il lorsque l’on se sent différent dans une société individualiste et où la méfiance et la peur de l’autre se manifestent au quotidien. C’est en se posant cette question à la fois éthique, philosophique et au potentiel tragi-comique qu’est né le personnage de la jeune femme traquée par une figure abstraite qui représente tous les agresseurs et harcelleurs de rue. Ce sentiment d’angoisse dès que l’on sort de sa bulle de sécurité , de son havre de paix est très ancré dans une réalité qui nous touche toutes et tous mais surtout les femmes . Cette peur présente entraine souvent une paranoia exacerbée qui peut virer l’hallucination . C’est ce que j’ai voulu montrer avec STALKER. L
Dès le début de mon processus de création, je me donne toujours la liberté de puiser instinctivement dans plusieurs genres cinématographiques qui m’habitent et m’inspirent. J’aime m’amuser avec les divers codes et langages, je m’en sers comme de précieux outils narratifs pour déjouer les attentes – les miennes et celle des spectateurs. Cette approche me permet aussi de façonner mon propre univers que je souhaite généreux et décomplexé, en évitant de le restreindre à une seule catégorie. Élaboré dans cette volonté de liberté de forme et de création, l’univers de STALKER navigue entre le film de genre, le récit initiatique et le thriller. Mais surtout il me permet de surprendre le spectateur en l’amenant dans une direction dans un genre pour mieux le surprendre lorsque le film bascule à mi parcours dans une autre direction et un autre genre. J’aime particulièrement le mélange des genres .
J’ai aussi abordé la réalisation du film dans un esprit de continuité de la démarche artistique, à travers laquelle je cherche à créer une expérience cinématographique enivrante et toujours centrée sur les personnages. Mon univers visuel est minimaliste, texturé, précis, et ma mise en scène est intimiste, ample , et prend le temps de poser les ambiances comme dans le cinéma de John Carpenter qui a su si bien mettre en scène la peur et l’épouvante. L’ambiance est de plus en plus pesante, les cadrages sont posés et la caméra est élégante et les mouvements ne sont jamais gratuits. . La mise en scène sert à exacerber le sentiment d’étouffement et la claustrophobie. L’amalgame de tous ces éléments étaient essentiels à l’ADN de mon film.
Notre avis : Stalker est un court-métrage tendu, immersif, et particulièrement recommandé aux amateurs de sensations fortes et de suspense urbain