Synopsis : En 1928, Emma Schmidt est admise dans un couvent reculé du Midwest américain. Très vite, les phénomènes inexpliqués se multiplient. Le prêtre fait alors appel à un exorciste reconnu, Theophilus Riesinger. Ce qu’ils vont découvrir dépasse l’imagination. Ce dossier, basé sur une histoire vraie, a été longtemps tenu secret par l’Église. C’est le cas de possession démoniaque le mieux documenté de l’histoire des États-Unis.
Ressenti : The Ritual, réalisé par David Bruckner en 2017 est l’un des meilleurs films d’horreur de ces dix dernières années. Coécrit et réalisé par David Midell en 2025, The Ritual- L’Exorcisme d’Emma Schmidt met en scène des acteurs comme Al Pacino et Dan Stevens et est totalement différent. Il porte le même titre qu’un film supérieur mais ce film ennuyeux et sans intérêt sorti le 6 juin n’est qu’un remake quasi identique de L’Exorciste. Les films d’horreur centrés sur l’exorcisme sont épuisés et si vous en avez vu un, vous les avez généralement tous vus. Beaucoup partagent les mêmes thèmes et personnages (héros et méchants inclus) mais on pourrait penser qu’avec des légendes comme Pacino et des stars émergentes comme Stevens, celui-ci doit apporter quelque chose d’unique. Non. C’est difficile à admettre, mais The Ritual restera dans les mémoires comme l’un des pires films de leurs carrières respectives, y compris Jack et Julie interprétés par Pacino.
Le Rituel s’inspire du récit réel d’Emma Schmidt (Abigail Cowen), une jeune femme de l’Iowa de 1928 prétendument possédée par un démon pendant de nombreuses années ce qui a poussé l’Église catholique à demander l’aide du Père Theophilus Riesinger (Pacino). Lors de notre première rencontre avec Emma, elle est déjà habitée et gravement affaiblie. Elle paraît émaciée, blême et malade au bord de la rupture. Il semble que seul Dieu puisse la sauver, c’est pourquoi elle est emmenée à l’église du Père Riesinger.
Al Pacino et Dan Stevens dans The Ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt (2025)Pacino, à 85 ans, livre une performance remarquable dans le rôle de Riesinger avec un accent allemand qu’il maîtrise parfaitement. C’est un personnage réservé et posé, alors ne vous attendez pas à des accès de colère typiques de Pacino. Aux côtés de Riesinger, le père Joseph Stieger (Stevens) est chargé de documenter l’exorcisme d’Emma par Riesinger, réalisé au moyen d’une série de rituels. Ils bénéficieront de l’aide de plusieurs religieuses, dont Sœur Rose (Ashley Greene), effrayée. The Ritual met également en vedette Patricia Heaton dans le rôle de la Mère Supérieure et Patrick Fabian dans celui de l’évêque Edwards. Le casting est certes talentueux mais c’est tout le positif.
Selon le moment où vous tombez sur cette critique, vous n’avez peut-être pas vu Le film mais à certains égards, vous l’avez déjà vu à de nombreuses reprises. Ce n’est guère plus qu’une pâle imitation de L’Exorciste. Le film d’horreur emblématique de William Friedkin souvent considéré comme le plus grand jamais créé a inspiré un sous-genre de films similaires qui ont suivi les mêmes schémas sans pour autant recréer l’enchantement de l’original. Le Rituel englobe tous les stéréotypes agaçants imaginables. Emma que l’on ne perçoit pas d’emblée comme une personne authentique évolue progressivement vers une fascination totale. On la voit devenir de plus en plus fragile attachée à un lit, pleurant et implorant de l’aide. Alors que la possession s’intensifie, elle régurgite, brise ses liens et agresse ses sauveurs. Totalement sous l’emprise du démon, elle utilise une voix troublante pour proférer des remarques obscènes à l’encontre des prêtres qui tentent de l’aider. Vous reconnaissez-vous dans ce personnage ?
Abigail Cowen dans The Ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt (2025)Ces membres du clergé sont les clichés les plus marquants. Le père Theophilus Riesinger incarne notre père Merrin (Max von Sydow), un personnage âgé et fragile profondément convaincu de ses convictions. Le jeune personnage de Dan Stevens, le père Joseph Steiger est moins convaincu par les exorcismes. Il mentionne à plusieurs reprises qu’Emma a besoin de consulter un médecin et un psychiatre. Il doit également faire face au chagrin causé par le récent décès de son frère. On dirait bien le sceptique Damien Karras (Jason Miller), qui pleure sa mère, n’est-ce pas ? Pacino, Stevens et Greene ont fait de leur mieux pour le scénario mais tout semble remarquablement ennuyeux et paresseux. Chaque rythme générique est précis, sans aucune variation ni changement. Hormis quelques visuels inquiétants, The Ritual n’est guère effrayant.
Al Pacino dans The ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt (2025)Pourtant, tout comme de nombreux amateurs d’horreur (moi y compris) regarderont n’importe quel slasher bourré de clichés, The Ritual vaut-il au moins le détour ? Peut-être que les films d’exorcisme sont votre petit plaisir secret et que vous n’avez pas besoin qu’ils se distinguent des précédents. Malheureusement, le plus frustrant est l’attrait visuel déplaisant du film. Cela n’est pas dû aux décors en eux-mêmes, sombres, minimalistes et totalement banals mais à une photographie tout simplement épouvantable digne d’un sitcom télé. The Ritual prend des décisions de tournage des plus étranges. Il n’est pas exagéré de dire que la photographie vous incitera à détourner le regard de l’écran. Il y a peut-être eu des scènes panoramiques époustouflantes mais le film est entièrement tourné caméras à l’épaule.
Il est logique qu’Adam Biddle, le directeur de la photographie de Hyper Tension soit impliqué dans The Ritual mais le même style que celui deu film ne devrait pas s’appliquer ici. L’intention derrière ce style était peut-être de créer une expérience cinématographique plus authentique, en lui donnant une ambiance de found footage, mais cela entraîne des tremblements incessants dans chaque scène (même dans les passages les plus calmes), avec des zooms avant et arrière constants. Pendant une grande partie du film, on voit des gros plans extrêmes sur le visage d’un acteur, comme si le film nous implorait d’interpréter les sentiments que le scénario ne parvient pas à transmettre. Ce style écrasant nous fait oublier tout ce qui se passe autour d’eux. Par exemple, le moment censé être le plus intense de The Ritual montre Emma subissant une transformation physique douloureuse. Les autres personnages réagissent avec incrédulité, mais la caméra bouge si fréquemment qu’on la remarque à peine. Restez immobiles, maintenant !
Al Pacino et Ashley Greene dans The Ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt (2025)Regarder The Ritual, c’est comme regarder une mauvaise reproduction de L’Exorciste sur soa Tv, le visage collé à l’écran et le téléphone entre deux constant pendant plus de 90 minutes. Pendant tout le temps que j’ai passé à le regarder, la question qui m’est venue à l’esprit était : « Pourquoi ? » Quel est le but de ce film ? Qu’est-ce qui a poussé Al Pacino et Dan Stevens à accepter de participer ? Faites-vous plaisir et évitez The Ritual meme si vous aimez Al Pacino.
