Critique de film : Black Phone 2 (2025)

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Synopsis : Depuis son enlèvement, Finney, aujourd’hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours d’une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa sœur de 15 ans. Mais le sinistre téléphone se met à sonner dans les rêves de l’adolescente, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ces cauchemars et à en percer le mystère, Gwenn persuade son frère de se rendre sur place, malgré le blizzard qui frappe la station. C’est là qu’elle découvre l’horrible vérité derrière le lien entre l’Attrapeur et sa propre famille. Les deux adolescents vont alors devoir affronter un tueur que la mort a rendu presque invincible et à qui leurs destins sont beaucoup plus liés qu’ils n’auraient pu l’imaginer.

Ressenti : Se déroulant en 1982, quatre ans après les événements de The Black Phone (2021), cette suite horrifique raconte une histoire similaire avec les mêmes personnages, mais déplace le décor du sinistre sous-sol de Denver du premier opus vers un refuge chrétien hivernal dans la campagne du Colorado. Si l’horizon s’est élargi, l’histoire reste néanmoins fortement concentrée sur les aspects qui ont fait le succès du premier film : la menace glaçante d’un tueur d’enfants (désormais implacable même après sa mort) et une intrigue surnaturelle renforcée par des effets spéciaux grotesques. Elle demeure une tentative superficielle de divertissement angoissant, mais comme pour de nombreuses suites de films d’horreur  revisiter un terrain connu finit par lasser.

Black Phone 2, similaire au premier opus présenté en avant-première au Fantastic Fest, sortira dans le monde entier le 15 octobre. Universal espère que le public, durant le mois d’Halloween, accueillera le film avec autant d’enthousiasme que le premier (inspiré d’une nouvelle de Joe Hill) qui a engrangé 161 millions de dollars à travers le monde lors de sa sortie à l’été 2022. Les amateurs du premier volet à l’atmosphère immersive, devraient se rendre au cinéma pour découvrir la suite. La popularité grandissante de Mason Thames, récemment à l’affiche du film en prises de vues réelles Dragons et prochainement à l’affiche de Regretting You, pourrait également séduire un public jeune adulte.

Madeleine McGraw et Mason Thames dans Black Phone 2 (2025)

Quatre ans se sont écoulés depuis que Finney Blake (Mason Thames) a vécu une expérience terrifiante avec le tueur en série the Grabber (Le Faucheur) (Ethan Hawke) qui l’a séquestré dans une cave où il recevait d’étranges appels téléphoniques de ses anciennes victimes. Bien qu’il ait finalement vaincu le Grabber et réussi à s’échapper, Finn, 17 ans le nom qu’il utilise désormais continue de subir les conséquences de cette épreuve, malgré ses efforts pour faire comme si de rien n’était. Dans ce scénario, signé une fois de plus Scott Derrickson et C. Robert Cargill des thèmes psychologiques fascinants sont explorés, suggérant que les jeunes hommes comme Finn manquent des outils et du soutien nécessaires pour gérer un stress post-traumatique, ce qui les pousse à exprimer leur colère et leur violence.

Critique de film : Black Phone 2 (2025)
CONCLUSION
Black Phone 2 laisse l’impression d’un film qui n’était pas nécessaire. S’il flatte par moments les amateurs de cauchemars rétro et propose une direction artistique honorable, il manque de fond, de frissons et d’idées réellement nouvelles pour convaincre. En conséquence, il s’agit d’une suite mineure, dispensable.
Note des lecteurs4 Notes
POSITIF
L’ambiance rétro et le travail visuel soigné offrent une atmosphère sinistre et immersive, fidèle à l’esprit du genre
Les séquences cauchemardesques, inspirées par les classiques comme Freddy Krueger, renforcent le volet onirique et nostalgique du récit.
La performance d’Ethan Hawke, encore masqué et spectral, apporte quelques frissons mémorables, et Madeleine McGraw tire bien son épingle du jeu en incarnant Gwen face à la menace surnaturelle.
Certains décors, notamment le camp enneigé, sont étouffants et accroissent la tension de certaines scènes.
NEGATIF
Le scénario manque sérieusement d’originalité et s’appuie trop sur les codes et références des franchises déjà existantes, donnant un goût de déjà-vu et d’exploitation facile du succès du premier film.
La structure narratrice se révèle répétitive et le rythme souffre de longueurs explicatives, nuisant à l’immersion et à la montée progressive de la tension
Les scènes véritablement glaçantes ou marquantes sont rares : le film promet davantage d'horreur qu'il n'en offre réellement, avec peu de jumpscares ou de moments mémorables.
Les personnages secondaires, peu développés, ne servent que de prétexte à l’action et peinent à susciter l’empathie ou l’intérêt.
Le film souffre d’une impression de suite forcée, avec une mythologie étirée artificiellement qui ne parvient pas à justifier sa propre existence autrement que par une volonté commerciale
La fin précipitée laisse un sentiment d'inachevé et de facilité, accentuant la déception générale
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C’est notamment le cas de son père, Terrence (Jeremy Davies) qui, dans le premier film, avait sombré dans l’alcoolisme et la violence suite au suicide présumé de sa femme. Bien qu’il ait cessé de boire et d’être violent, il choisit de fermer les yeux sur les agissements imprudents de Finn, laissant à sa sœur Gwen (Madeleine McGraw) le soin d’exprimer son inquiétude. Les visions prophétiques de Gwen  un don hérité de sa mère  avaient été essentielles pour retrouver son frère dans le premier film, et ces visions occupent ici une place centrale. Les cauchemars de Gwen la mènent, ainsi que Finn et leur ami Ernesto (Miguel Mora) dont le frère a été assassiné par le Grabber, jusqu’à un camp de vacances chrétien dans le nord de l’État de New York, un lieu visité par sa mère en 1957. Le lien entre le passé et le présent, notamment concernant Gwen et sa mère, deviendra un thème central.

Ethan Hawke et Mason Thames dans Black Phone 2 (2025)

À leur arrivée, en pleine tempête de neige, le trio découvre qu’il est seul, à l’exception du responsable du camp, Mando (Demian Bichir) de sa nièce Mustang (Arianna Rivas) et des surveillants, Ken (Graham Abby) et Barbara (Maev Beaty), une femme pieuse et dévouée. Cette situation crée une atmosphère étrange, notamment grâce au contraste saisissant entre le bois chaleureux des chalets et l’immensité déserte des dortoirs mis en valeur par la chef décoratrice Patti Podesta, soulignant ainsi la beauté du paysage et sa solitude absolue. (Une cabine téléphonique solitaire, contrastant avec l’immensité d’un lac gelé, crée une scène mémorable.) La bande originale envoûtante d’Atticus Derrickson (le fils du réalisateur), ponctuée de morceaux emblématiques de l’époque (notamment le tube classique de Pink Floyd « Another Brick In The Wall »), contribue à une atmosphère éthérée, ancrée dans le temps et le lieu.

Arianna Rivas, Miguel Mora, Graham Abbey et Maev Beaty dans Black Phone 2 (2025)

Le film bascule dans l’univers de Freddy Krueger lorsque Gwen est submergée par des rêves de plus en plus intenses, filmés avec une imagerie granuleuse, à la manière d’une vidéo amateur, rappelant Sinister (2010) de Derrickson, où l’on retrouve également Hawke. Dans ces rêves, elle erre dans le camp, rencontre trois garçons décédés (portant des blessures atroces) et doit finalement affronter le Grabber, qui conserve toute sa force dans l’au-delà. Malgré les efforts de Finn pour l’aider, le combat reste celui de Gwen, et McGraw livre une performance magistrale dans le rôle de cette survivante déterminée. Hawke incarne une fois de plus avec une folie furieuse le Grabber, bien qu’il reste la plupart du temps dissimulé derrière un masque dont on observe différents stades de dégradation (les effets spéciaux sont d’un réalisme saisissant).

Ethan Hawke dans Black Phone 2 (2025)

Derrickson reste fidèle à son thème de prédilection : la lutte entre le bien et le mal et les épreuves de foi, déjà présentes dans des films comme L’Exorcisme d’Emily Rose (2005) et Délivre-nous du mal (2014). Cependant, cette fois-ci, le propos est présenté de manière directe et manichéenne, sans pour autant éclipser l’essence même de ce récit d’horreur post-mortem, facile à appréhender. Et bien que le film offre un divertissement suffisant, il semble que Derrickson soit prêt à mettre un terme définitif à cette franchise.

Black Phone 2 déçoit en grande partie et n’arrive pas à atteindre l’efficacité de son prédécesseur, malgré une ambiance glauque et quelques idées visuelles réussies. Le film oscille entre une tentative de prolonger le malaise psychologique et un glissement vers une franchise d’horreur plus commerciale, perdant la subtilité et l’originalité du premier opus.

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