Macon Blair a relancé The Toxic Avenger avec l’accord et le soutien de son créateur original, Lloyd Kaufman, redonnant vie à une franchise culte née dans les années 80.
Le cinéaste a confié à Deadline que sa passion pour Toxie remonte à son enfance, lorsqu’il a découvert le film avec ses amis en cinquième. Ce fut une véritable révélation, nourrissant leur envie de tourner leurs propres courts-métrages amateurs. Même s’il n’avait jamais envisagé faire un remake, tout a changé lorsque Legendary a récupéré les droits auprès de Troma et lui a proposé de rédiger une version. Pour Blair, ce fut comme retrouver l’énergie de ses débuts, mais cette fois avec les moyens d’Hollywood.

Dans cette nouvelle adaptation, Peter Dinklage joue Winston Gooze, un simple concierge condamné par une maladie incurable avant qu’un accident chimique ne le transforme en super-héros difforme chargé de combattre une société corrompue.
De son côté, Kaufman a salué le travail de Blair, qualifiant le film de « chef-d’œuvre » et soulignant qu’il s’agissait avant tout d’une œuvre d’auteur. Bien qu’il lui ait donné quelques conseils, Kaufman précise que Blair a suivi sa propre voie et il s’en dit fier, certain que cette vision personnelle fera date dans le genre.

La saga initiée en 1984 reste une pierre angulaire de Troma Entertainment, ayant engendré plusieurs suites, la série animée Toxic Crusaders, un jeu vidéo, une comédie musicale et de nombreuses productions dérivées. Aujourd’hui, cette nouvelle version mêle effets spéciaux classiques et innovations modernes, portée par un casting qui réunit, outre Dinklage, Kevin Bacon, Elijah Wood, Taylour Paige, Jacob Tremblay et bien d’autres.
Lisez la suite sur l’expérience de Macon Blair dans le redémarrage de la franchise Toxic Avenger et ce qu’il a en tête pour une suite potentielle.
Contenu de l'article
- 1 Racontez-moi comment vous avez découvert le film original et comment vous vous êtes retrouvé à relancer la franchise.
- 2 C’est génial, et c’est vraiment fun de voir un tel classique culte revenir en force. Parlons de la mise à jour de l’histoire : vous gardez toujours ce combat intemporel entre le petit gars et le système, mais vous ajoutez une critique du milieu de la santé et d’autres thèmes actuels.
- 3 Et comment s’est passée la collaboration avec Peter Dinklage pour cette nouvelle version de Toxie ?
- 4 Et comme le film présente uniquement de nouveaux personnages, je voulais savoir : envisageriez-vous une suite qui rejoindrait davantage l’original ou quelque chose dans ce sens ?
- 5 Josh Stolberg évoque une suite potentielle au remake du slasher de 1982 avec “Soeurs de sang 2”
- 6 Quel a été le moment le plus amusant à tourner, avec tout ce gore et ces effets spéciaux ?
- 7 J’ai adoré voir Elijah Wood dans le film j’avais déjà beaucoup aimé son interprétation dans I Don’t Feel at Home in This World Anymore. J’ai remarqué aussi la participation vocale de Jane Levy. Et comme Yellowjackets est ma série préférée, je me demandais si vous la connaissiez ?
- 8 Elle avait vraiment un rôle de méchante intéressant dans The Last of Us. Je trouve que ça lui allait parfaitement.
- 9 C’était vraiment agréable à voir, il était parfait dans le rôle. On a l’impression qu’il se fond complètement dans l’univers.
- 10 Absolument. J’ai entendu dire que vous travailliez déjà en pré-production sur votre prochain projet. Pouvez-vous nous en parler ?
Racontez-moi comment vous avez découvert le film original et comment vous vous êtes retrouvé à relancer la franchise.
Macon Blair : C’est assez improbable. Comme beaucoup, j’ai découvert The Toxic Avenger à la fin des années 80 en VHS. Le grand frère d’un ami m’avait dit : « Tu dois absolument voir ça, c’est complètement fou. » Et on a adoré. À l’époque, on faisait déjà nos propres petits films et ce film a été une énorme source d’inspiration. Je n’avais jamais pensé en réaliser un remake, mais des années plus tard, Legendary a récupéré les droits auprès de Troma et cherchait des scénaristes. On m’a demandé de faire une proposition, et j’ai trouvé amusant de me dire que ça reviendrait à refaire un film comme à l’époque du collège, mais avec les moyens d’un studio hollywoodien. J’ai donc écrit une version, en gardant en tête l’importance de préserver l’esprit du film original plus que son intrigue. Bien sûr, il y aurait des déchets toxiques et une serpillière, mais ce qui comptait, c’était de retrouver la même atmosphère. Ils ont aimé l’idée et, petit à petit, je me suis retrouvé à le réaliser. En somme, une blague lancée quand j’avais 13 ans a fini par se transformer en ce film.

C’est génial, et c’est vraiment fun de voir un tel classique culte revenir en force. Parlons de la mise à jour de l’histoire : vous gardez toujours ce combat intemporel entre le petit gars et le système, mais vous ajoutez une critique du milieu de la santé et d’autres thèmes actuels.
Blair : Oui, le scénario date de 2019, et on l’a tourné en 2021, mais plus le temps passe, plus ça résonne. Malheureusement, c’est un sujet toujours d’actualité : les riches et les puissants s’en sortent aux dépens de ceux qui n’ont aucun pouvoir. Que ce soit aujourd’hui ou il y a cent ans, c’est un thème éternel. Évidemment, il ne faut pas voir ça comme une analyse sociopolitique réfléchie : au final, ça reste l’histoire d’un mutant qui cogne les gens avec une serpillière. Mais il y a quelque chose de jouissif dans ce fantasme : « et si on pouvait régler ces injustices en frappant la bonne personne au bon moment ? » Bien sûr, la réalité est plus complexe. Je savais qu’il affronterait des gangs et des brutes, mais je voulais que le véritable antagoniste soit un système, un adversaire plus vaste qu’un simple super-vilain. C’était un choix dramatique, et ça me paraissait particulièrement pertinent aujourd’hui.
Et comment s’est passée la collaboration avec Peter Dinklage pour cette nouvelle version de Toxie ?
Blair : C’était formidable. On partage le même sens de l’humour. On s’était rencontrés quelques années plus tôt, on échangeait parfois nos scénarios, mais on n’avait jamais vraiment travaillé ensemble. J’ignorais qu’il était originaire du New Jersey, ce qui le rendait encore plus parfait pour ce rôle. Il fallait trouver quelqu’un pour lequel le public sympathiserait dès le début, avant qu’il ne disparaisse sous le maquillage. Je lui ai envoyé le script et il m’a répondu : « J’adore l’original, je viens du New Jersey. Pas besoin de plus d’explications. » Il avait exactement compris le ton, alors que d’autres auraient pu se demander si c’était sérieux ou non. Il a immédiatement saisi l’esprit du projet et s’y est plongé à fond. Travailler avec lui a été un vrai plaisir.

Et comme le film présente uniquement de nouveaux personnages, je voulais savoir : envisageriez-vous une suite qui rejoindrait davantage l’original ou quelque chose dans ce sens ?
Blair : J’adorerais. Mon idée n’était pas vraiment de reprendre les personnages originaux, mais comme on a tourné en pleine période COVID en Bulgarie, tout ce qui touchait aux déplacements était compliqué. J’avais prévu, par exemple, d’intégrer Mark Torgl [qui jouait Melvin avant de devenir Toxie] en simple citoyen, pas dans son rôle du premier film. Plutôt un clin d’œil, une sorte d’œuf de Pâques. Mais revisiter les anciens personnages, ça me plairait vraiment. Si l’occasion se présente et que le public en veut plus, j’aimerais beaucoup faire une suite. La culture actuelle me semble d’ailleurs ouverte à ça.
Quel a été le moment le plus amusant à tourner, avec tout ce gore et ces effets spéciaux ?
Blair : Le maquillage et les effets ont vraiment été essentiels. Dès nos débuts, c’était ce qui nous passionnait le plus, avant même le montage ou l’écriture. Pouvoir recréer du sang, des brûlures, des splatters… c’était comme être dans un magasin de bonbons. Mon moment favori reste la création du Toxie : un mélange de maquillage, de moteurs animant son visage, Luisa Guerreiro dans le costume, et plus tard Peter pour la voix. C’était un vrai travail collectif qui a donné naissance au personnage. Mais en termes d’effet pur, mon préféré reste la scène où Toxie arrache les intestins d’un type… par l’arrière. Simple, mais tellement satisfaisant pour moi.


J’ai adoré voir Elijah Wood dans le film j’avais déjà beaucoup aimé son interprétation dans I Don’t Feel at Home in This World Anymore. J’ai remarqué aussi la participation vocale de Jane Levy. Et comme Yellowjackets est ma série préférée, je me demandais si vous la connaissiez ?
Blair : Oui, j’adore Yellowjackets. Si j’avais pu, j’aurais volontiers intégré Melanie Lynskey au film. Peut-être qu’elle pourrait être la méchante dans un deuxième épisode, qui sait ?
Elle avait vraiment un rôle de méchante intéressant dans The Last of Us. Je trouve que ça lui allait parfaitement.
Blair : Elle est formidable, et c’est pour ça que, même quand il s’agit simplement de doublage comme pour Jane, j’aime continuer à collaborer avec des personnes avec qui je m’entends bien. Je reste toujours à l’affût de nouvelles occasions de les faire revenir. Par exemple, le rôle d’Elijah, je l’ai écrit directement en pensant à lui. Je ne savais pas s’il serait libre ni si cela fonctionnerait, mais le personnage a été conçu spécialement pour lui. J’essaie toujours d’offrir aux gens une nouvelle chance de revenir dès que possible.


C’était vraiment agréable à voir, il était parfait dans le rôle. On a l’impression qu’il se fond complètement dans l’univers.
Blair : Ça me réjouit d’entendre ça, c’était exactement ce que j’espérais. Bien sûr, avec les bandes-annonces et les affiches, on sait d’emblée qu’il s’agit d’Elijah, mais sans tout ce matériel promotionnel, j’aurais voulu que pendant un moment on ne se doute même pas que c’est lui. C’était l’effet recherché.
Absolument. J’ai entendu dire que vous travailliez déjà en pré-production sur votre prochain projet. Pouvez-vous nous en parler ?
Blair : Oui. Toxie est très cartoonesque, barré et exagéré. Mais le prochain film sera différent : une comédie de road movie plus réaliste, plus simple, et ancrée dans un ton terre-à-terre.
Nous y reviendrons prochainement …