Critique de film : Late Night with the Devil (2024)

Synopsis : 31 octobre 1977. Autrefois étoile montante du petit écran, Jack Delroy est confronté à la chute vertigineuse de l’audience de son émission. Déterminé à retrouver sa gloire perdue et à marquer les esprits, il planifie un show en direct « spécial Halloween » où il convie une série d’experts du paranormal, tous plus énigmatiques les uns que les autres. Mais sur le plateau, l’atmosphère festive fait rapidement place à l’angoisse. Durant cette nuit fatidique, Jack réalisera que le prix du succès peut être bien plus effrayant que ce qu’il avait imaginé…

Ressenti :  Late Night with the Devil de Cameron Cairnes et Colin Cairnes propose un concept intrigant : mêler une émission télévisée des années 70 à une ambiance horrifique surnaturelle. Visuellement, le film parvient à capter l’esthétique de l’époque avec un certain soin. Les décors, le grain de l’image et le jeu des acteurs, en particulier David Dastmalchian dans le rôle principal sont des points forts qui apportent une touche authentique et immersive.

Cependant, malgré cette bonne idée de départ, le film peine à maintenir un équilibre entre l’hommage aux late-night shows et le genre horrifique. L’intrigue se dilue rapidement dans un enchaînement de scènes prévisibles qui ne parviennent ni à effrayer ni à surprendre. Le rythme, parfois languissant, ralentit l’impact des moments de tension tandis que les effets horrifiques manquent de subtilité ou de nouveauté.

De plus, le scénario bien que prometteur s’essouffle et laisse une impression de potentiel non exploité. Les éléments surnaturels censés apporter un crescendo dramatique apparaissent souvent forcés et peinent à s’intégrer naturellement dans le cadre télévisé. L’ensemble perd en crédibilité ce qui affaiblit la portée de l’horreur et limite l’impact émotionnel.

David Dastmalchian dans le film Late Night with the Devil (2023)

Le film brille particulièrement par sa reconstitution des années 70. La direction artistique est soignée, les décors et costumes crédibles, et le rendu visuel donne réellement l’impression de visionner un enregistrement perdu d’un talk-show d’époque. C’est une réussite esthétique qui immerge rapidement le spectateur.

Le concept d’un talk-show live qui dérape en direct avec des éléments paranormaux est intelligent et audacieux. Cette mise en abîme joue avec l’idée d’un média capable de déchaîner des forces incontrôlables, ce qui constitue un commentaire intéressant sur la fascination morbide du public. Quelques séquences d’horreur sont bien exécutées avec un bon usage de la tension et de l’attente. Les moments les plus dérangeants exploitent une ambiance trouble et inquiétante qui aurait pu donner plus de frissons si mieux développée.

Ian Bliss, Laura Gordon, David Dastmalchian, Ingrid Torelli, et Rhys Auteri dans le film Late Night with the Devil (2023)

Si l’idée de base est solide, son exécution pêche par un manque de profondeur et d’originalité. Le scénario s’enlise dans des clichés du genre horrifique et peine à surprendre. Les retournements de situation sont téléphonés, et l’escalade de l’horreur devient rapidement caricaturale. Les personnages, y compris le présentateur charismatique Jack Delroy, manquent de nuances et de complexité. Le film suggère des conflits personnels et des zones d’ombre sans jamais vraiment les approfondir. Résultat : il est difficile de s’attacher ou de ressentir quoi que ce soit pour eux lorsque la situation dégénère.

Le film oscille maladroitement entre la satire du show-business et l’horreur pure, sans jamais trouver un équilibre satisfaisant. L’aspect “mockumentary” est sous-exploité et l’intrigue surnaturelle finit par prendre le dessus de manière trop abrupte. Cette transition rend le dernier acte excessif et peu crédible. Certaines scènes traînent en longueur tandis que d’autres moments clés sont expédiés trop rapidement ce qui nuit à la montée en tension. Le film semble hésiter entre l’envie d’être atmosphérique et celle de choquer, échouant finalement à exceller dans l’un ou l’autre.

Late Night with the Devil est un film qui aurait pu devenir une petite pépite du cinéma d’horreur grâce à son idée originale et son esthétique réussie. Toutefois, un scénario trop prévisible, des personnages creux et un rythme mal maîtrisé plombent cette tentative ambitieuse. Si certains amateurs d’horreur trouveront leur compte dans les quelques scènes efficaces, le film reste globalement frustrant par ce qu’il aurait pu être.

Critique de film : Late Night with the Devil (2024)
Conclusion
Late Night with the Devil est un film qui aurait pu devenir une petite pépite du cinéma d’horreur grâce à son idée originale et son esthétique réussie. Toutefois, un scénario trop prévisible, des personnages creux et un rythme mal maîtrisé plombent cette tentative ambitieuse. Si certains amateurs d’horreur trouveront leur compte dans les quelques scènes efficaces, le film reste globalement frustrant par ce qu’il aurait pu être.
Note des lecteurs3 Notes
Positif
L’Atmosphère Rétro
Quelques scènes de tension bien construites.
Une idée de base intrigante, bien que mal exploitée.
Négatif
Un Scénario Inégal et Prévisible
Un Développement Superficiel des Personnages
Un Mélange de Ton Mal Assumé
Un Rythme Bancal
2